Lettre à Philippe-Eugène Pelouze, 28 décembre 1861

  • Cote de la lettre ED-MD-1861-DEC-28-A
  • Auteur Eugène DELACROIX
  • Destinataire Philippe-Eugène PELOUZE
  • Date 28 Décembre 1861
  • Lieux de conservation Paris, musée Eugène Delacroix
  • Historique Acquise par la Société des Amis d’Eugène Delacroix auprès de chez Charavay, 1983 ; Don de la Société du musée Eugène Delacroix, 2002
  • Enveloppe Non
  • Nombre de pages écrites 3
  • Présence d’un croquis Non
  • Format in - 8°
  • Dimension en cm 21,7x26,3
  • Cachet de cire Non
  • Nature du document Lettre Autographe Signée
  • Cote musée bibliothèque MD 2002-145
  • Données matérielles Pliée en trois
  • Œuvre concernée Mort de Sardanapale
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Transcription modernisée

Ce 28 décembre 1861

Monsieur1,

Je reçois avec un grand plaisir l’annonce que vous voulez bien me faire de la prochaine exposition du Sardanapale. Je vous remercie mille fois d’une condescendance que je n’eusse osé vous demander après tant de marques de votre bienveillance et je m’applaudis de la pensée de M. Martinet . Ce tableau qui n’avait eu aucun succès à l’époque où il fut exposé au Salon renaîtra pour ainsi dire, grâce à la restauration dont vous avez pris l’initiative. Je crois comme vous le pensez qu’il faut absolument que M. Haro préside aux soins que nécessite son transport et malgré un état de souffrance qui me retient depuis quelques jours je passerai tantôt chez M. Haro pour parler avec lui des moyens à employer pour que le tableau ne puisse être compromis : je ne vous en engage pas moins à lui demander vous-même cette intervention à laquelle j’espère qu’il ne se refusera pas.

Je suis bien confus et bien reconnaissant de votre aimable envoi qui s’adresse à un bien triste estomac qui me permettra pourtant j’espère de l’apprécier. Quant à l’invitation que vous voulez bien me faire pour ce soir, j’éprouve un bien vif regret de ne pouvoir l’accepter ayant fait une promesse pour une autre invitation pour ce jour. J’aurais été bien heureux de retrouver, dans cette intimité à laquelle vous voulez bien me convier et que je préfère à ce qu’on appelle de grands dîners, l’occasion de vous exprimer mes remerciements et de renouveler à Madame Pelouze l’expression de l’hommage le plus respectueux et celle du souvenir que j’ai conservé de son excellent père .

Agréez, Monsieur, l’assurance de ma considération la plus distinguée.

Eug. Delacroix


1 Delacroix finit par vendre la Mort de Sardanapale (Salon de 1827) en 1846 au collectionneur Daniel Wilson. Invité le 1er septembre 1849 dans le château que possédait Wilson aux environs de Fontenay, il assiste quasiment à ses derniers moments, puisque le collectionneur décède le lendemain. C’est donc son gendre, Philippe-Eugène Pelouze qui prête le tableau du 15 au 31 décembre 1861 à la galerie Martinet.

Transcription originale

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Ce 28 décembre 1861

Monsieur,

Je reçois avec un grand
plaisir l’annonce que vous voulez bien
me faire de la prochaine exposition
du Sardanapale. je vous remercie
mille fois d’une condescendance que
je n’eusse oser vous demander après
tant de marques de votre bienveillance
et je m’applaudis de la pensée de
M. Martinet. Ce tableau qui n’avait
eu aucun succès à l’epoque où il fut
exposé au Salon, renaitra pour ainsi
dire, grâce à la restauration dont
vous avez pris l’initiative. Je crois
comme vous le pensez qu’il faut abso-
-lument que Mr Haro préside aux

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soins que nécessite son transport.
et malgré un etat de souffrance
qui me retient depuis quelques
jours, je passerai tantot chez Mr
Haro pour parler avec lui
des moyens à employer pour que
le tableau ne puisse être compromis :
je ne vous en engage pas moins
à lui demander vous même Cette
intervention à laquelle j’espere
qu’il ne se refusera pas.

Je suis bien confus et bien recon-
-naissant de votre aimable envoi
qui s’adresse à un bien triste estomac
qui me permettra pourtant j’espère
de l’apprecier. Quant à l’invitation
que vous voulez bien me faire pour
ce soir, j’eprouve un bien vif

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regret de ne pouvoir l’accepter
Ayant fait une promesse pour
autre invitation pour ce jour.
j’aurais été bien heureux de [mot barré] retrouver [mot interlinéaire]
[mot barré] dans cette intimité à laquelle
vous voulez bien me convier et que
je préfère à ce qu’on appele de grands
diners, l’occasion de vous exprimer
mes remerciements et de renouvelle
à Madame Pelouze l’expression de
l’hommage le plus respectueux et celle
du souvenir que j’ai conservé des
bontés de son excellent père.

Agreez, Monsieur, l’assurance
de ma consideration la plus distinguée.

Eug. Delacroix

 

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