Lettre aux membres du jury d’examen des produits de l’industrie à l’Exposition universelle, non datée

  • Cote de la lettre ED-IN-18XX-XXX-XX-AD
  • Auteur Eugène DELACROIX
  • Destinataire
  • Lieux de conservation Paris, bibliothèque de l'INHA, collections Jacques Doucet
  • Enveloppe Non
  • Nombre de pages écrites 4
  • Présence d’un croquis Non
  • Dimension en cm 27,2x42,4
  • Cachet de cire Non
  • Nature du document Lettre Autographe Signée
  • Cote musée bibliothèque Ms. 237 pièce 55
  • Données matérielles Déchirures aux pliures en partie inférieure
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Transcription modernisée

A Messieurs les membres du jury d’examen des produits de l’industrie à l’Exposition universelle1

 

Messieurs,

Je prends la liberté de recommander à votre précieuse attention le mémoire que vous soumet Mr Haro relativement aux perfectionnements qu’il a apportés dans la préparation et dans l’application des toiles destinées à recevoir des peintures dans les monuments. Son procédé ne s’oppose nullement à ce que les artistes peignent sur place, moyen dont l’effet est d’approprier davantage les peintures à l’édifice que l’on veut décorer, il suffit pour cela d’appliquer les toiles sur les murs avant de peindre : c’est ce qui m’est arrivé à moi-même dans une composition que j’ai exécutée dans la coupole de la bibliothèque du Sénat il y a près de quinze ans. La surface que j’avais à couvrir présentait le tout le moins homogène et se composait de pierre, de poutres et de plâtres, offrant des inégalités et même des solutions de continuité qui n’eussent fait que l’augmenter avec le temps. La toile qui a été appliquée par les procédés qu’il M. Haro a l’honneur de vous soumettre, a remédié à ces inconvénients et permet, dans le cas où une dégradation se manifesterait et réclamerait le secours du charpentier ou du maçon, d’y remédier par l’enlèvement et la ré-application de la toile peinte.

C’est surtout contre les effets de l’humidité que Mr. Haro a su se prémunir ; ce qui était de premier nécessité dans notre climat. Je ne puis trop pour ma part m’élever contre le préjugé qui a consacré l’usage de peindre sur le mur sans aucun intermédiaire. J’ai pu en apprécier par moi-même les nombreux inconvénients et c’est après avoir apprécié les avantages de l’autre manière lesquels sont incontestables comparés par moi par la meilleure de toutes les expériences, celle du temps, que je [interlinéaire] viens de toute confiance vous recommander les résultats obtenus par M. Haro.

Eug. Delacroix

Membre de la Commission Impériale de l’Exposition universelle.

 


1 Exposition universelle de 1855.

 

Transcription originale

Page 1

A Messieurs les membres du Jury d’examen
des produits de l’industrie à l’exposition universelle

 

Messieurs,
Je prends la liberté de recommander
à votre precieuse attention le mémoire que vous
soumet Mr Haro relativement aux perfection-
-nements qu’il a apportés dans la preparation et
dans l’application des toiles destinées à recevoir
des peintures dans les monuments. Son procedé
ne s’oppose nullement à ce que les artistes [mot barré]
peignent sur place, moyen dont l’effet est d’ap-
-proprier davantage les peintures à l’edifice que
l’on veut décorer, il suffit pour cela d’appliquer
les toiles sur les murs avant de peindre : c’est ce
qui m’est arrivé à moi-même [3 mots interlinéaires] dans une composition que j’ai
executée dans la coupole de la bibliotheque du
Senat il y a près de quinze ans. La place sur laquelle Surface [interlinéaire]

 

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que j’avais à couvrir présentait le tout
le moins homogène [mot barré] et se composait
de pierre, de poutres et de platres, offrant
des inegalites et même des solutions de
continuité qui n’eussent fait que l’augmenter
avec le temps. La toile qui a été appliquée
par les procédés qu’il M. Haro [2 mots interlinéaires] a l’honneur de vous
soumettre, a remedié à ces inconvenients
et permet, dans le cas où une dégradation
se manifesterait et réclamerait le secours
du charpentier ou du maçon, d’y remedier
par l’enlevement et la réapplication de la
toile peinte.

C’est surtout contre les effets de l’humidité
que Mr. Haro a su se premunir ; ce qui était
de premier nécessité dans notre climat. Je
ne puis trop pour ma part m’elever contre le
préjugé qui a consacré l’usage de peindre sur
le mur sans aucun intermediaire. j’ai pu en
apprecier par moi-même les nombreux inconvé-
niens et c’est après avoir apprecié les avantages

 

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de l’autre manière lesquels sont
incontestable comparés par moi par
la meilleure de toutes les experiences, celle du
temps, que je [interlinéaire] viens de toute confiance vous
recommander les résultats obtenus par
M. Haro.

Eug. Delacroix
Mbre de la commission Imple
de l’exp.on Universelle.

 

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