Lettre à George Sand, 20 février 1840

  • Cote de la lettre ED-IN-1840-FEV-20-A
  • Auteur Eugène DELACROIX
  • Destinataire George SAND
  • Date 20 Février 1840
  • Lieux de conservation Paris, bibliothèque de l'INHA, collections Jacques Doucet
  • Éditions précédentes L’Art vivant, 1er juillet 1930, p. 526. Joubin, Corr. gén, t. II, p. 48. Alexandre, 2005, p. 98.
  • Enveloppe Non
  • Nombre de pages écrites 3
  • Présence d’un croquis Non
  • Dimension en cm 20,5x26,6
  • Cachet de cire Non
  • Nature du document Lettre Autographe Signée
  • Cote musée bibliothèque Ms. 236 pièce 10
  • Cachet de la poste [1er cachet] février 1840 // 21 ; [2e cachet] Levée de 8h du Soir // [illisible] ; [3e cachet] Paris Div[illisible] // [illisible]
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Transcription modernisée

Madame G. Sand
rue Pigale n° 16

 

Chère amie, j’ai éprouvé depuis que je vous ai vue un bien grand chagrin. J’ai perdu un de mes amis les plus chers et qui était mon parent1. C’est une des plus grandes peines que je puisse éprouver et qui me paraîtra aussi irréparable que le premier jour toutes les fois que j’y penserai jusqu’à la fin de ma vie. Vous savez, c’est une de ces peines qui permettent à la longue toutes les distractions, toutes les sottises par lesquelles nous trompons notre misère, mais qui font au fond du cœur une source d’amertume pour le reste de la vie. J’ai pensé que vous prendriez part à ce que j’éprouve et c’est une consolation pour moi de me tourner vers ceux que j’aime pour m’assurer de ce qui me reste.

Adieux, illustre et bonne, gardez-moi un coin de votre bon cœur.

Eugène Delacroix

ce 20 février


1 Henri-Pierre Hugues, cousin de Delacroix.

Transcription originale

Page 1

Madame G. Sand.
rue Pigale n°16

Page 2

Chere amie j’ai éprouvé depuis
que je vous ai vue un bien grand
chagrin. J’ai perdu un de mes
amis les plus chers et qui était mon
parent. C’est une des plus grandes
peines que je puisse éprouver et qui
me paraîtra aussi irréparable que
le premier jour toutes les fois que j’y
penserai jusqu’à la fin de ma vie.
Vous savez ; c’est une de ces peines qui
permettent à la longue toutes les
distractions, toutes les sottises par lesquelles
nous trompons notre misère, mais qui
sont au fond du cœur une source d’amertume

Page 3

pour le reste de la vie. J’ai pensé
que vous prendriez part à ce que
j’éprouve et c’est une [mot barré illisible] consolation
pour moi de me tourner vers ceux
que j’aime pour m’assurer de ce
qui me reste.

Adieux illustre et bonne,
gardez moi un coin de votre bon
cœur.

EugDelacroix

ce 20 fr.

 

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