Lettre à Jeanne-Mathilde Herbelin, 16 février 1856

  • Cote de la lettre ED-AD-1856-FEV-16-A
  • Auteur Eugène DELACROIX
  • Destinataire Jeanne-Mathilde HERBELIN
  • Date 16 Février 18[56]
  • Lieux de conservation Paris, bibliothèque des Arts décoratifs
  • Éditions précédentes -
    , inédite.
  • Enveloppe Non
  • Nombre de pages écrites 2
  • Présence d’un croquis Non
  • Dimension en cm 20,7x26,9
  • Cachet de cire Non
  • Nature du document Lettre Autographe Signée
  • Cote musée bibliothèque Ms. Lemaire, pièce 10
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Transcription modernisée

Ce 16 février1.

 

Madame,

Je viens de faire la perte la plus douloureuse pour laquelle je suis forcé d’ici à quelques temps de m’interdire toute distraction. Jugez de mon regret d’être obligé de vous donner cette réponse après la lettre si aimable que je reçois de vous et pour laquelle j’allais vous prévenir. Je suis doublement désolé qu’une partie arrangée depuis si longtemps et dont je me promettais tant de plaisir soit ainsi rompue pour ce qui me concerne.

Je suis bien flatté de l’aimable empressement avec lequel vous m’annoncez que vous désirez faire mon portrait2. C’est un honneur et une faveur dont je serai justement fier et je me mettrai à votre disposition pour tout le temps nécessaire et pour lequel je vous prierai bien de ne vous gêner en rien.

Agréez, Madame, mille hommages et témoignages de la plus haute admiration.

Eug. Delacroix

 


1 Cette lettre semble dater de l’année 1856, du fait de la mention du portrait de Delacroix exécuté par Madame Herbelin (à ce sujet, voir note suivante). La "perte douloureuse" dont il est question en début de lettre ne peut être que celle de sa cousine germaine, Mme Lamey, décédée le 3 février 1856, que Delacroix considérait comme "une mère et une soeur" (lettre à Auguste Lamey, 9 février 1856).
2 Portrait miniature sur ivoire, conservé depuis 2002 au musée Eugène Delacroix (Paris ; voir la notice de l’oeuvre sur le site du musée).
Bien que ce portrait soit daté 1855, il est sans doute réalisé l’année suivante ; au 7 décembre 1856 Delacroix fait une séance de pose chez la miniaturiste (Journal, éd. Hannoosh, t. I, p. 1048). L’œuvre est exposée, avec sept autres miniatures, au Salon de 1857.

Transcription originale

Page 1

Ce 16 fr.

 

Madame,

Je viens de faire la perte la
plus douloureuse pour laquelle je suis
forcé d’ici à quelque temps de m’interdire
toute distraction. Jugez de mon regret
d’etre obligé de vous donner cette
reponse après la lettre si aimable que je
reçois de vous et pour laquelle j’allais
vous prévenir. Je suis doublement desolé
qu’une partie arrangée depuis si longtemps
et dont je me promettais tant de plaisir
soit ainsi rompue pour ce qui me concerne.
Je suis bien flatté de l’aimable em-
pressement avec lequel vous m’annoncez
que vous desirez faire mon portrait :

Page 2

C’est un honneur et une faveur
dont je serai justement fier et je
me mettrai à votre disposition pour
tout le temps nécessaire et pour lequel
je vous prierai bien de ne vous
gêner en rien.

Agreez Madame mille hom-
-mages et temoignages de la plus haute
admiration.

Eg Delacroix

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