Lettre à Henriette de Verninac, 17 décembre 1821

  • Cote de la lettre ED-IN-1821-DEC-17-A
  • Auteur Eugène DELACROIX
  • Destinataire Henriette de VERNINAC
  • Date 17 Décembre 1821
  • Lieux de conservation Paris, bibliothèque de l'INHA, collections Jacques Doucet
  • Éditions précédentes Joubin, Correspondance générale, 1936-38
    , t. V, p. 101-103.
  • Enveloppe Non
  • Nombre de pages écrites 4
  • Présence d’un croquis Non
  • Dimension en cm 23,4x37,2
  • Cachet de cire Oui
  • Nature du document Lettre Autographe Signée
  • Cote musée bibliothèque Ms. 241 pièce 41
  • Données matérielles Manque feuillet droit, trou bordure droite
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Transcription modernisée

À Madame Verninac
Poste restante
à Mansle, Charente.

Le  17 décembre 1821

Ma chère sœur,

Je te prie instamment de pourvoir par le prochain envoi d’argent, à plusieurs articles nécessaires dont je t’ai déjà parlé et dont j’aurais à cœur de te débarrasser ainsi que moi. D’abord le maçon à qui il reste dû 40 francs. Cet homme est revenu après nombre de fois et devient ennuyeux. Je ne sais plus imaginer de romans pour le renvoyer et je lui ai promis de le payer le 10 janvier. Je te prie vivement de ne me point encore le faire refuser. Les impositions également de toute l’année qui se montent à 79 francs. J’ai failli avoir 15 francs de frais de plus pour le retard. Et je veux te demander aussi ce que tu décideras sur le poêle de la portière1. Je te prie de me répondre sur cet article d’une manière précise parce que cela presse. Le poêlier de mon oncle, après avoir changé la direction des tuyaux, aujourd’hui que l’inconvénient de la fumée se fait sentir de nouveau, dit qu’il faudrait faire une séparation dans la cheminée, ou conduire le tuyau jusqu’en haut ce qui nécessiterait de la dépense. Je pense que ton avis fera que je me décide pour ce qui coûtera le moins cher, ce qu’il n’a pas encore su me dire parce que le maître n’y était pas. Je ne te parle pas de l’argent que tu me dois et qui serait fort nécessaire dans ce moment-ci. Cependant si tu le pouvais cela m’arrangeait fort ; je suis sans pantalon et je désirerai aussi avoir un habit.

Voilà pour le moment ce que j’avais à te dire. Je te recommande particulièrement le maçon. Tout cela est désagréable.

Embrasse bien pour moi mon neveu : il va devenir vigoureux et grand. Il mène là une heureuse vie. Je désirerai bien le joindre au printemps. Je t’embrasse tendrement ainsi que mon beau-frère.

E. Delacroix

Je reçois à l’instant la lettre de Charles où il me parle des impositions. Je joins donc à ma lettre la feuille des impositions avec la quittance de dix francs que j’ai payés provisoirement. Le percepteur m’a dit que d’après cette feuille la maison et[ait] imposée à 1600 francs de loyer.

 


1 Delacroix évoque ce problème dans sa lettre du 11 octobre 1821.

 

Transcription originale

Page 1

À Madame

Madame Verninac

Poste restante.

À Mansle.

Charente.

Page 2

Le  17 Xbre. – 1821.

Ma chère soeur,

Je te prie instamment de pourvoir par le prochain
envoi d’argent à plusieurs articles nécessaires dont
je t’ai deja parlé et dont j’aurais à coeur de te
debarasser ainsi que moi. Dabord Le maçon à
qui il reste dû 40 fr. Cet homme est revenu
après nombre de fois et devient ennuyeux. je ne scais
plus imaginer de romans pour Le renvoyer et je
lui ai promis de le payer le 10 janvier. je te
prie vivement de ne me point encore Le faire refuser.
Les impositions egalement de toute l’année qui se montent
à 79. fr. j’ai failli avoir 15 fr. de frais de
plus pour le retard. Et je veux te demander aussi
[deux mots barrés]Ce que tu decideras sur le poële de la
portière. je te prie de me repondre sur cet article
d’une maniere précise parce que cela presse. -

Page 3

Le poëlier de mon oncle après avoir changé
La direction des Tuyaux, aujourd’hui que
L’inconvenient de la fumée se fait sentir de
nouveau, Dit qu’il faudrait faire une
separation dans La cheminée, ou [une lettre barrée] conduire
le tuyau jusques en haut ce qui necessiterait
de la depense. Je pense que ton avis sera que
je me decide pour ce qui coutera Le moins
Cher, Ce qu’il n’a pas encore su me dire
parceque Le maître n’y etait pas - je ne
te parles pas de l’argent que tu me dois et qui
serait fort necessaire dans Ce moment Ci.
Cependant si tu Le pouvais Cela m’arrangeait
fort : Je suis sans Pantalon et je desirerai
aussi avoir un habit.-

Voila pour le moment : ce que

Page 4

j’avais à te dire. je te recommande
particulierement Le maçon : tout cela est
desagreable.

Embrasse bien pour moi mon neveu :
Il va devenir vigoureux et grand. il
mène là une heureuse vie. je desirerai bien
le joindre au Printemps – je t’embrasse
tendrement ainsi que mon beau frère.

E. delacroix

 

Je reçois à l’instant La lettre de charles où il me parle des
impositions. Je joins donc à ma lettre La feuille des impositions
avec La quittance de dix francs que j’ai payés provisoirement.
[L]e percepteur m’a dit que d’après cette [lettre illisible barrée] feuille la maison e[mot illisible]
comme [mot interlinéaire] imposée à 1600 f de Loyer.

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