Lettre à Pierre-Antoine Berryer, 27 juillet 1854

  • Cote de la lettre ED-MD-1854-JUIL-27-A
  • Auteur Eugène DELACROIX
  • Destinataire Pierre-Antoine BERRYER
  • Date 27 [Juillet] [1854]
  • Lieux de conservation Paris, musée Eugène Delacroix
  • Éditions précédentes Lacombe, 1885, p. 45 (partiellement); Joubin, Corr. gén, t. III, p. 216 (daté par erreur 28 juillet 1854).
  • Historique Acquise par le service des bibliothèques et des archives des musées nationaux avec la participation de la Société des Amis d’Eugène Delacroix auprès de la librairie Les Autographes, février 1992.
  • Enveloppe Non
  • Nombre de pages écrites 2
  • Présence d’un croquis Non
  • Format in - 8°
  • Dimension en cm 20,4x26,8
  • Cachet de cire Non
  • Nature du document Lettre Autographe Signée
  • Cote musée bibliothèque LA 31631/154
  • Données matérielles pliée en 3
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Transcription modernisée

Ce 27

Mon cher et bon cousin,

Mr. Vitet ne vous a-t’il pas dit qu’il m’avait vu à l’égard de la sollicitation dans laquelle je l’encourageais fort1. Je lui promis à l’instant de l’aider auprès des trois ou quatre seuls uniques membres qui aient pour moi un peu de déférence et en première ligne à Halévy qui est, je crois, le seul qui m’ait constamment porté sans me faire d’infidélité depuis quinze ans. Halévy est justement le concurrent le plus redoutable de Vitet : il ne faut donc pas penser à celui-là. Adam se voit obligé de voter pour son confrère en musique. Gisors, l’architecte , mon vieux camarade est absent. Mais il y a une chose qui dominerait encore tout, c’est que je ne pourrais solliciter contre Halévy quoique j’aie reçu de Vitet toutes sortes de marques d’intérêt. Que j’aurais été heureux de faire quelque chose qui vous fasse le moindre plaisir : mais cela même me serait impossible puisque je n’aurais à invoquer avec la moindre chance de succès que des gens déclarés contre votre concurrent, quand même je ne serais pas forcé de m’abstenir par l’amitié que j’ai pour Halévy.

Recevez donc l’expression de mon vif regret et du plus affectueux dévouement.

Eug. Delacroix

Si Delaroche était à Paris, ce que j’ignore, vous pourriez tout, j’en suis sûr, auprès de lui par vos amis et il entraînerait peut-être d’autres voix.

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1 Vitet était candidat au poste de secrétaire perpétuel de l’Académie des Beaux-Arts laissé vacant à la mort de Raoul Rochette (1790-1854). Delacroix répond à une lettre de Berryer datée du 27 juillet dans laquelle Berryer lui disait être passé le voir le jour précédent afin de le « prier de conquérir des suffrages à [mon] ami Vitet » (Paris, musée Eugène Delacroix, LA 31631/9).

Transcription originale

Page 1

 

Ce 27.

Mon cher et bon cousin,

Mr. Vitet ne vous a t’il pas dit
qu’il m’avait vu à l’egard de la sollicitation
dans laquelle je l’encourageais fort : je
lui promis à l’instant de l’aider auprès
des trois ou quatre seuls uniques membres
qui aient pour moi un peu de déference
et en premiere ligne à Halevy qui
st je crois le seul qui m’ait constam-
-ment porté sans me faire d’infidelité
depuis quinze ans. Halevy est justement
le concurrent le plus redoutable de Vitet :
il ne faut donc pas penser à celui la. Adam
se voit obligé de voter pour son confrère
en musique : Gisors l’architecte mon
vieux camarade est absent : mais il
y a une chose qui dominerait encore tout,
c’est que je ne pourrais solliciter
contre Halevy quoique j’aie reçu
de Vitet toutes sortes de marques
d’interet. que j’aurais eté heureux
de faire quelque chose qui vous fasse le

 

Page 2

 

c’est que je ne pourrais solliciter
contre Halevy quoique j’aie reçu
de Vitet toutes sortes de marques
d’interet. que j’aurais eté heureux
de faire quelque chose qui vous fasse le
moindre plaisir : mais cela même me
serait impossible puisque je n’aurais
à invoquer avec la moindre chance de
succès que des gens declarés contre votre
concurrent quand même je ne
serais pas forcé de m’abstenir par
l’amitié que j’ai pour Halevy.

Recevez donc l’expression de mon
vif regret et du plus affectueux devoue-
-ment.

Eug Delacroix

Si Delaroche etait à Paris, ce que
j’ignore, vous pourriez tout j’en suis sur
auprès de lui par vos amis et il entrai-
-nerait peut être d’autres voix.

 


 

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