Lettre à Pierre-Antoine Berryer, 13 octobre 1854

  • Cote de la lettre ED-MD-1854-OCT-13-A
  • Auteur Eugène DELACROIX
  • Destinataire Pierre-Antoine BERRYER
  • Date 13 Octobre 18[54]
  • Lieux de conservation Paris, musée Eugène Delacroix
  • Éditions précédentes -
    , inédite.
  • Historique Acquise par le service des bibliothèques et des archives des musées nationaux avec la participation de la Société des Amis d’Eugène Delacroix auprès de la librairie Les Autographes, février 1992.
  • Enveloppe Non
  • Nombre de pages écrites 2
  • Présence d’un croquis Non
  • Format in - 8°
  • Dimension en cm 20,8x27
  • Cachet de cire Non
  • Nature du document Lettre Autographe Signée
  • Cote musée bibliothèque LA 31631/10
  • Données matérielles pliée en 3
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Transcription modernisée

Champrosay1 ce 13 oct.

Mon cher cousin,

Je ne pourrai malheureusement pas devancer le moment que nous avions arrêté à peu près pour nous rejoindre dans votre délicieux Augerville2 : non pas que je n’eusse désiré vivement de pouvoir le faire. Le plaisir que j’y ai trouvé ce printemps est encore tout présent à mon souvenir3, mais j’ai abusé de mes promenades au dehors cet été. Quand je suis passé chez vous à Paris pour savoir de vos nouvelles au milieu de toutes ces maladies, je revenais de Dieppe où j’ai passé près de deux mois sans pouvoir m’en détacher et négligeant aussi beaucoup de petits travaux qu’il faut pourtant achever4. Je suis venu ici pour y faire de mon mieux et c’est cette obligation qui me retient, car une fois retourné à Paris, je ne pourrai plus m’en occuper. Pardonnez-moi donc car je suis bien triste de me priver ainsi d’un séjour si agréable et auprès de vous.

Je suis ici à moitié chemin à peu près d’Etampes. Je partirai donc le 25 au matin de manière à trouver le convoi à Juvisy5. Je pense que je trouverai facilement à me démêler ensuite et serai bien pressé de vous rejoindre.

Recevez, mon cher cousin, les nouvelles assurances du plus affectueux dévouement.

Eug. Delacroix.

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1 Il était à Champrosay depuis le 8 octobre 1854 (cf. Journal, éd. Hannosh, t. I, p. 855).

2 Augerville-la-Rivière, près de Malesherbes (Loiret) où Berryer avait une propriété.

3 Delacroix avait passé une semaine à Augerville, entre le 20 mai et le 28 mai 1854 (cf. Journal, éd. Hannoosh, t. I, p. 767-777).

4 Delacroix avait séjourné à Dieppe du 17 août au 26 septembre 1854. C’était son second séjour sur la côte normande.

5 D’après le Journal, Delacroix est parti de Champrosay le 23 octobre à sept heures moins le quart et arriva à Augerville vers une heure (Journal, éd. Hannoosh, t. I, p. 855). En fait, Berryer n’eut connaissance de sa lettre qu’une fois arrivé à Augerville (cf. lettre à Delacroix datée « Augerville-la-Rivière 14 octobre mercredi » , Paris musée Eugène Delacroix, LA 31631/11).

 

Transcription originale

Page 1

Champrosay ce 13 oct.

Mon cher cousin,

Je ne pourrai malheureusement
pas devancer le moment où que [mot interlinéaire] nous
avions arreté à peu près pour nous
rejoindre dans votre delicieux augerville :
non pas que je n’eusse desiré vive-
-ment de pouvoir le faire : Le plaisir
que j’y ai trouvé ce printemps est
encore tout présent à mon souvenir :
mais j’ai abusé de mes promenades
au dehors cet eté : quand je suis
passé chez vous à Paris pour savoir
de vos nouvelles au milieu de toutes
ces maladies, je revenais de
Dieppe où j’ai passé près de deux
mois sans pouvoir m’en détacher
et négligeant aussi beaucoup de

 

Page 2


petits travaux qu’il faut
pourtant achever. Je suis venu
ici pour y faire de mon mieux
et c’est cette obligation qui me
retient : car une fois retourné
à Paris, je ne pourrai plus m’en
occuper. Pardonnez moi donc
car je suis bien triste de me priver
ainsi d’un sejour si agreable et
auprès de vous.

Je suis ici à moitié chemin
à peu près d’Etampes. je partirai
donc [mot barré] le 25 au matin de
maniere à trouver le convoi à
Juvisy. Je pense que je trouverai
facilement à me demeler ensuite
et serai bien pressé de vous
rejoindre.

Recevez mon cher cousin les
nouvelles assurances du plus affectueux
dévouement.

Eug delacroix.

 

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