Lettre à Pierre-Antoine Berryer, 11 mai 1855
- Cote de la lettre ED-MD-1855-MAI-11-A
- Auteur Eugène DELACROIX
- Destinataire Pierre-Antoine BERRYER
- Date 11 Mai 18[55]
- Lieux de conservation Paris, musée Eugène Delacroix
-
Éditions précédentes
-
, inédite. - Historique Acquise par le service des bibliothèques et des archives des musées nationaux avec la participation de la Société des Amis d’Eugène Delacroix auprès de la librairie Les Autographes, février 1992.
- Enveloppe Non
- Nombre de pages écrites 2
- Présence d’un croquis Non
- Format in - 8°
- Dimension en cm 20,9x26,7
- Cachet de cire Non
- Nature du document Lettre Autographe Signée
- Cote musée bibliothèque LA 31631/27
- Données matérielles pliée en 3
Transcription modernisée
Ce 11 mai
Mon cher cousin,
Le sort conspire contre notre projet1 : je suis obligé de me trouver demain à St Germain au mariage d’une petite cousine issue des Jacquinot dont le père est colonel de cuirassiers . Il m’a été impossible de me soustraire à cette touchante cérémonie. J’apprends en même temps qu’à partir du 13 qui est après demain et l’avant veille de l’ouverture, des ordres très rébarbatifs ont été donnés pour interdire toutes les entrées. Je suis donc dans la nécessité de renoncer au plaisir de vous donner comme je l’eusse vivement désiré la primeur de l’exposition. Au reste je la regarde, quant à l’effet de première surprise, si essentiel à Paris, comme tout à fait manquée. D’une part, on a laissé pendant quelque temps arriver beaucoup de monde et de l’autre, on va pendant le reste du mois de mai, faire payer 5 frs par personne, ce qui équivaut à une espèce d’interdiction du vrai public.
Adieu et mille regrets, mon cher cousin, de votre bien dévoué.
Eug. Delacroix
1 Delacroix avait proposé à Berryer de se rendre au palais de l’Industrie, 15 avenue Montaigne, avant l’inauguration de l’Exposition universelle fixée au 15 mai 1855 (cf. lettre du 10 mai, Paris, musée Eugène Delacroix, LA 31 631/26). Delacroix y montrait trente-six peintures.
Transcription originale
Page 1
Ce 11 mai
Mon cher cousin,
Le sort conspire contre notre
projet : je suis obligé de me trouver
demain à St Germain au mariage
d’une petite cousine, issue des Jacquinot
dont le père est colonel de cuirassiers.
Il m’a eté impossible de me soustraire
à cette touchante ceremonie : j’apprends
en même temps qu’a partir du 13
qui est après demain et l’avant veille
de l’ouverture, des ordres très rebarbatifs
ont eté donnés pour interdire toutes
les entrées : je suis donc dans la
nécessité de renoncer au plaisir de vous
donner comme je l’eusse vivement
desiré la primeur de l’exposition. au
reste je la regarde, quant à l’effet de
premiere surprise, si essentiel à Paris,
Page 2
comme tout à fait manquée :
d’une part on a laissé pendant
quelque temps arriver beaucoup
de monde et de l’autre, on va
pendant le reste du mois de
mai, faire payer 5 fr. par personne,
ce qui equivaut, à une espece d’in-
-terdiction du vrai public.
adieu et mille regrets mon
cher cousin de votre bien devoué
Eug. Delacroix