Lettre à Pierre-Antoine Berryer, 27 septembre 1857

  • Cote de la lettre ED-MD-1857-SEPT-27-A
  • Auteur Eugène DELACROIX
  • Destinataire Pierre-Antoine BERRYER
  • Date 27 Septembre 1857
  • Lieux de conservation Paris, musée Eugène Delacroix
  • Éditions précédentes -
    , inédite.
  • Historique Acquise par le service des bibliothèques et des archives des musées nationaux avec la participation de la Société des Amis d’Eugène Delacroix auprès de la librairie Les Autographes, février 1992.
  • Enveloppe Non
  • Nombre de pages écrites 3
  • Présence d’un croquis Non
  • Format in - 8°
  • Dimension en cm 20,6x26,5
  • Cachet de cire Non
  • Nature du document Lettre Autographe Signée
  • Cote musée bibliothèque LA 31631/32
  • Données matérielles pliée en 3
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Transcription modernisée

 

Ce 27 7bre. 1857

Mon cher cousin,

J’ai reçu hier votre bonne lettre1. Vous me proposez une chose dont je meurs d’envie : c’est d’aller vous tenir compagnie à Augerville2 que j’aime presqu’autant que vous ou plutôt à cause de vous. J’ai été si fort étrillé l’hiver dernier que j’ai une grande peur du froid et des occasions de parler, et y en eut-il jamais de plus charmantes ?3 Enfin je m’armerai de mon mieux et comme vous avez la bonté de me dire que vous serez de retour le 1er octobre, ce serait environ dans la première semaine de ce mois que je me mettrai en route pour plus d’une raison. Le temps d’abord sera moins froid qu’à une époque plus avancée, ensuite ce sera un moment où j’aurai un peu plus de liberté avec les ouvriers de mon logement qu’il faut que je surveille . Je vous récrirai néanmoins pour vous annoncer mon départ et pour vous demander d’avoir la bonté de me dire, s’il existe toujours une voiture partant de Fontainebleau pour Malesherbes comme l’année dernière et avec quel train elle est en rapport4.

Ma santé est bonne sauf le maudit larynx qui est toujours au même point, mais je déjeune et je dîne comme vous verrez bien. A la vérité, je ne travaille pas.

Je vous embrasse bien en attendant le plaisir de vous revoir.

Eug. Delacroix

Mille choses, je vous prie, à Mad. de La Grange et à Batta si vous les possédez avant le moment où je pourrai aller vous rejoindre.


1 Berryer avait écrit à Delacroix le 24 septembre pour le prévenir qu’il serait à Augerville le 1er octobre et l’inviter à l’y rejoindre (Paris, musée Eugène Delacroix, LA 31 631/60).

2 Augerville-la-Rivière, propriété de Berryer, près de Malesherbes (Loiret), où Delacroix séjourna à maintes reprises à partir de 1854.

3 Dans sa lettre, Berryer informait Delacroix que son amie Madame de La Grange serait à Augerville à cette date ainsi que le violoncelliste Alexandre Batta.
Par l’intermédiaire de François-Etienne Haro, Delacroix avait trouvé un logement, 6 rue de Furstenberg, et surveillait de près les travaux de rénovation de l’appartement qu’il avait confiés à l’architecte Jules Laroche, ainsi que la construction d’un atelier dans le jardin (Paris, Archives des musées nationaux, inv. 0583 (3) et Paris, Bibliothèque de l’INHA, collections Jacques Doucet ; Joubin, Corr. gén, t. III, p. 413-414).

4 Berryer répondit à Delacroix le 30 septembre en lui donnant les précisions qu’il demandait : « Deux voitures viennent chaque jour de Fontainebleau dans mes environs, l’une communique avec le train partant de Paris à sept heures précises du matin et arrive à Malesherbes à onze heures. L’autre correspond au train partant de Paris à deux heures 15 minutes et arrive vers six heures du soir au village de Fromont, où vous trouveriez ma calèche. » (Paris, musée Eugène Delacroix, LA 31 631/61).

 

 

 

Transcription originale

Page 1

Ce 27 7bre. 1857.

Mon cher cousin,

J’ai reçu hier votre
bonne lettre. vous me proposez une
chose dont je meurs d’envie : c’est
d’aller vous tenir compagnie à Auger-
-ville que j’aime presqu’autant que
vous ou plutot à cause de vous. J’ai
eté si fort étrillé l’hiver dernier que
j’ai une grande peur du froid et des
occasions de parler, et y en eut il
jamais de plus charmantes ? Enfin je
m’armerai de mon mieux et com-
-me vous avez la bonté de me dire
que vous serez de retour le 1er octobre,
ce serait environ vers le temps dans la première semaine de ce mois [7 mots interlinéaires] que je
me mettrais en route pour plus d’une
raison . Le temps d’abord sera moins
froid qu’à une epoque plus avancée, ens

 

Page 2

ensuite, ce sera un moment où
j’aurai un peu plus de liberté avec
les ouvriers de mon logement qu’il
faut que je surveille. Je vous récrirai
néanmoins pour vous annoncer
mon départ et pour vous demander
d’avoir la bonté de me dire , s’il
existe toujours une voiture par-
-tant de Fontainebleau d’ pour [mot interlinéaire] Malesherbes

comme l’année derniere et avec
quel train elle est en rapport.

Ma santé est bonne sauf le
maudit Larynx qui est toujours
au même point : mais je dejeune
et je dine comme vous verrez bien;
à la verité je ne travaille pas.

Je vous embrasse bien en atten-
-dant le plaisir de vous revoir.

Eug Delacroix

Mille choses je vous prie à Mad.

 

Page 3

de la Grange et à Batta si vous
les possedez avant le moment où
je pourrai aller vous rejoindre.

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