Lettre à Guillaume-Auguste Lamey, 27 février 1856

  • Cote de la lettre ED-IN-1856-FEV-27-A
  • Auteur Eugène DELACROIX
  • Destinataire Guillaume-Auguste LAMEY
  • Date 27 Février 1856
  • Lieux de conservation Paris, bibliothèque de l'INHA, collections Jacques Doucet
  • Éditions précédentes Joubin, Correspondance générale, 1936-38
    , t. III, p. 320.
  • Enveloppe Non
  • Nombre de pages écrites 2
  • Présence d’un croquis Non
  • Dimension en cm 20,6x27
  • Cachet de cire Non
  • Nature du document Lettre Autographe Signée
  • Cote musée bibliothèque Ms. 238 pièce 17
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Transcription modernisée

ce 27 février 1856

 

Cher cousin,

 

Je viens malgré votre profonde tristesse ou plutôt à cause d’elle, vous demander de vos nouvelles1. Je n’ai jamais tant regretté je crois la distance qui nous sépare : il me semble que vous auriez été heureux de me voir près de vous, comme je l’aurais été de partager votre affliction. Cette amie si pleine de tendresse, m’a donné tant de preuves d’affection, que sa dernière marque de souvenir2, qui m’a cependant profondément touché, ne saurait ajouter à mes sentiments pour sa mémoire. J’éprouve un triste plaisir à vous parler d’elle et j’espère que vous n’êtes pas de ceux qui s’empressent de faire disparaître tout ce qui peut leur rappeler une personne chère  c’est au moins le sentiment que j’ai toujours trouvé chez moi quand j’ai éprouvé des chagrins semblables à celui-ci. Surmontez donc je vous en prie l’ennui de tracer quelques lignes, pour me parler de vous.

Votre sincèrement dévoué.

EugDelacroix

 


1 Alexandrine Lamey est décédée le 3 février 1856. Voir la lettre du 9 février 1856.
2
Sa cousine lui expédiait des colis. Dans la lettre du 29 décembre 1855, Delacroix la remercie pour son dernier envoi.

 

Transcription originale

Page 1

ce 27 fvr 1856

Cher cousin,

 

Je viens malgré votre
profonde tristesse ou plutot à cause
d’elle, vous demander de vos nouvelles.
Je n’ai jamais tant regretté je crois
la distance qui nous separe : il me
semble que vous auriez eté heureux de
me voir près de vous, comme je l’aurais
eté de partager votre affliction. Cette
amie si pleine de tendresse, m’a donné
tant de preuves d’affection, que sa
derniere marque de souvenir, qui m’a
cependant profondément touché, ne
saurait ajouter à mes sentimens pour
sa mémoire. J’eprouve un triste plaisir
à vous parler d’elle et j’espere que vous
n’etes pas de ceux qui s’empressent de
faire disparaître tout ce qui peut leur

 

 

Page 2

rappeler une personne chère [mot barré illisible]
[mot barré illisible] c’est au moins le sentiment
que j’ai toujours trouvé chez moi
quand j’ai éprouvé des chagrins
semblables à celui ci. Surmontez donc
je vous en prie l’ennui de tracer
quelques lignes, pour me parler de
vous.

Votre sincèrement dévoué.

EugDelacroix

 

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