Lettre à Guillaume-Auguste Lamey, 3 juillet 1856

  • Cote de la lettre ED-IN-1856-JUIL-03-A
  • Auteur Eugène DELACROIX
  • Destinataire Guillaume-Auguste LAMEY
  • Date 03 Juillet 1856
  • Lieux de conservation Paris, bibliothèque de l'INHA, collections Jacques Doucet
  • Éditions précédentes Joubin, Correspondance générale, 1936-38
    , t. III, p. 331-332.
  • Enveloppe Non
  • Nombre de pages écrites 3
  • Présence d’un croquis Non
  • Dimension en cm 20,8x20,6
  • Cachet de cire Non
  • Nature du document Lettre Autographe Signée
  • Cote musée bibliothèque Ms. 238 pièce 21
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Transcription modernisée

Champrosay 1par Draveil,
Seine-et-Oise
Ce 3 juillet 1856

 

Cher cousin, je reçois ici votre bonne lettre datée du 1er juillet, suivant l’ordre que j’avais donné de me la transmettre. Je suis bien heureux d’apprendre que vous allez vous mettre en route et, comme vous vous proposez d’être à Paris dans la semaine prochaine, j’y serai moi-même lundi 7 dans la journée, et dans l’incertitude du jour où vous arriverez et à cause de la difficulté d’avoir un logement sans l’arrêter d’avance, soyez assez bon pour arriver droit chez moi : vous pourrez y coucher et me rester tout à fait jusqu’à ce que vous ayez vu par vous-même quelque chose qui vous convienne2. Ce qui serait infiniment mieux à mon avis et qui me laisserait davantage avec vous, ce serait de rester chez moi si vous ne vous y trouvez pas trop mal : vous n’aurez pas le dîner de gargote des traiteurs et leur mauvais vin, si préjudiciable à la santé ; nous nous verrions à tout instant et, quant à revenir de vos courses, vous avez un omnibus qui vient du boulevard et qui passe devant ma porte toutes les cinq minutes.

Je suis ravi que vous ayez fini votre ouvrage : je m’occuperai avec bien du plaisir de le faire connaître aux personnes en état de l’apprécier et de le dire au public3.

Veuillez exprimer mille regrets à madame votre belle-sœur4; je me recommande également au souvenir de M. Ferdinand Lamey5 et de M. Hervé6.

Dans l’espoir de vous embrasser bientôt, cher cousin, je vous adresse comme toujours l’assurance de ma profonde affection.

 

Eugène Delacroix

rue Notre-Dame-de-Lorette, 58

 


1 Il y séjourne du 28 juin au 7 juillet 1856. Le 3 juillet, Delacroix note dans son Journal :" Je crois que c’est ce jour que je reçois mes lettres de Paris. Le bon cousin arrive la semaine prochaine et je pars lundi" (Journal, éd. Hannoosh, t. I, p. 1029).
2 Voir la lettre du 15 mai 1856 et la lettre du 22  juin 1856.
3 Guillaume-Auguste Lamey est poète et dramaturge. En 1856, il publie en édition augmentée Gedichte, un recueil de poésies (l’édition originale date de 1836).
4 Augustine Schiebé, épouse de Ferdinand Lamey. Delacroix l’avait revu à Paris en mai 1856. Voir la lettre du 15 mai 1856.
5 Frère de Guillaume-Auguste Lamey.
6 Pour la biographie d’Armand-Constant Hervé et ses liens avec Delacroix, voir la lettre du 30 novembre 1855, note 4.

 

 

Transcription originale

Page 1

Champrosay par Draveil
Seine et Oise

Ce 3 juillet 1856.

 

Cher cousin, je reçois ici votre
bonne lettre datée du 1er juillet
suivant l’ordre que j’avais donné de
me la transmettre. Je suis bien heureux
d’apprendre que vous allez vous mettre
en route et comme vous vous proposez
d’être à Paris dans la semaine prochaine,
[mot barré illisible] j’y serai moi même lundi 7
dans la journée et dans l’incertitude
du jour où vous arriverez et à cause
de la difficulté d’avoir un logement
sans l’arrêter d’avance, soyez assez
bon pour arriver droit chez moi :
vous pourrez y coucher et me rester
tout à fait jusqu’à ce que vous ayez
vu par vous même quelque chose qui

 

Page 2

vous convienne. Ce qui serait
infiniment mieux à mon avis
et qui me laisserait davantage
avec vous, ce serait de rester chez
moi si vous ne vous y trouvez pas
trop mal : vous n’aurez pas le
diner de gargote des traiteurs et
leur [mot interlinéaire] [mot barré illisible] mauvais vin si préjudiciable à la
santé : nous nous verrions à tout
instant et quant à revenir de
vos courses, vous avez un omnibus
qui vient du boulevart et qui
passe devant ma porte toutes les
5 minutes.

Je suis ravi que vous ayez fini
votre ouvrage : je m’occuperai avec
bien du plaisir de le faire connaître
aux personnes en etat de l’apprecier et
de le dire au public.

Veuillez exprimer mille regrets
à Madame votre belle sœur : je me

 

Page 3

recommande egalement au souvenir
de Monsieur Ferdinand Lamey et
de Monsieur Hervé.

Dans l’espoir de vous embras-
-ser bientot, cher cousin. je vous
adresse comme toujours l’assurance
de ma profonde affection.

EugDelacroix

rue notre dame de lorette 58

 

 

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