Lettre à Pierre-Antoine Berryer, 15 [octobre 1857]

  • Enveloppe Non
  • Nombre de pages écrites 2
  • Présence d’un croquis Non
  • Format in - 8°
  • Dimension en cm 20,8x27
  • Cachet de cire Non
  • Nature du document Lettre Autographe Signée
  • Cote musée bibliothèque LA 31631/151
  • Données matérielles pliée en 3
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Transcription modernisée

Champrosay, ce 15

Mon cher cousin,

Je reçois à l’instant même la nouvelle lettre par laquelle vous me convoquez pour demain, lundi, à Brunoy1. Elle me montre que vous n’avez pas reçu celle que je vous ai écrite d’ici à Augerville2 et où je vous expliquais les motifs de mon maudit retard3. Votre lettre me perce le cœur tout aimable qu’elle est : La solitude avec vous est au contraire une bonne fortune. Tout ce que je pourrai faire sera de partir un jour ou deux jours plus tôt, car je me suis taillé la besogne de manière à ne pouvoir quitter.

Ignorant les êtres par la route de Fontainebleau et n’étant pas piloté par vous, je prendrai tout bonnement la route d’Etampes parce que je saurai où m’adresser pour trouver une voiture4.

Mille regrets les plus vifs avec toute l’expression de mon affection.

Eug. Delacroix


1 Berryer avait écrit le samedi 14 octobre à Delacroix, l’informant qu’il se rendait à Augerville le lundi suivant et l’invitant à le rejoindre par le train à Brunoy (Paris, musée Eugène Delacroix, LA 31631/64).
2 Augerville-la-Rivière, près de Malesherbes (Loiret), où Berryer avait une propriété. Delacroix y venait plus ou moins souvent depuis 1854.
3 Delacroix était retenu à Paris par les travaux qu’il faisait faire dans son nouveau logement, 6 rue de Furstenberg.
4 Lorsqu’il devait se rendre chez Berryer, à Augerville, Delacroix était toujours préoccupé d’avoir les bons itinéraires et les bons horaires !

 

 

Transcription originale

Page 1

Champrosay ce 15

 

Mon cher cousin,

je reçois à l’instant
même la nouvelle lettre par laquelle
vous me convoquez pour demain lundi
à Brunoy. Elle me montre que vous
n’avez pas reçu celle que je vous ai
ecrite d’ici à augerville et où je
vous expliquais les motifs de mon
maudit retard. Votre lettre me
perce le cœur tout aimable qu’elle
est : La solitude avec vous est au
contraire une bonne fortune. Tout
ce que je pourrai faire sera de partir
un jour ou deux jours plutot, car je me
suis taillé la besogne de maniere
à ne pouvoir quitter.

Ignorant les êtres par la route
de Fontainebleau et n’etant pas
piloté par vous, je prendrai tout
bonnement la route d’Etampes

 

Page 2

parceque je saurai où m’adresser
pour trouver une voiture.

Mille regrets les plus vifs
avec toute l’expression de mon
affection.

Eug Delacroix

Veuillez dire à Batta que
je regrette bien aussi sa compagnie
et que je lui dis mille choses.

 

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