Lettre à Pierre-Antoine Berryer, 20 mai 1858

  • Cote de la lettre ED-MD-1858-MAI-20-A
  • Auteur Eugène DELACROIX
  • Destinataire Pierre-Antoine BERRYER
  • Date 20 Mai 1858
  • Lieux de conservation Paris, musée Eugène Delacroix
  • Éditions précédentes -
    , inédite.
  • Historique Acquise par le service des bibliothèques et des archives des musées nationaux avec la participation de la Société des Amis d’Eugène Delacroix auprès de la librairie Les Autographes, février 1992.
  • Enveloppe Non
  • Nombre de pages écrites 2
  • Présence d’un croquis Non
  • Format in - 8°
  • Dimension en cm 20,9x26,7
  • Cachet de cire Non
  • Nature du document Lettre Autographe Signée
  • Cote musée bibliothèque LA 31631/77
  • Données matérielles pliée en 3
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Transcription modernisée

Champrosay ce 20 mai 1858

Mon cher cousin,

Je reçois votre lettre à l’instant même et vous réponds de suite à Paris où vous me dites que vous serez demain vendredi1. Je suis ici depuis huit jours, attendant d’un jour à l’autre une lettre de mon vieux cousin de Strasbourg qui m’annonce son arrivée à Paris où il passera 15 jours ou trois semaines2. Vous me voyez donc désolé de ne pouvoir aller passer quelques instants près de vous dans votre beau séjour et par dessus tout avec vous : au premier avis que je reçois de Strasbourg il faut que je retourne à Paris.

Le plus simple pour ce qui concerne Mr. Boulangé3 est de lui demander de taxer lui-même les frais de son déplacement qui ne peuvent être que l’équivalent du temps qu’il y a consacré. S’il fait le travail, il vous comptera tout cela en bloc.

J’ai vu avant de partir de Paris Mad. de La Grange qui m’a dit que vous étiez encore souffrant. Cher cousin, il faut absolument se reposer : c’est la seule drogue et Augerville vous la donnera. C’est le repos qui m’a remis tant bien que mal. Ici, mon plus grand plaisir est de travailler, mais si je n’y mets de la modération, j’en suis puni un peu plus tôt ou peu plus tard.

Je vous renouvelle mes regrets bien sincères et l’assurance d’un attachement qui ne l’est pas moins.

Eug. Delacroix


1 Berryer avait écrit à Delacroix le 19 mai, l’invitant à venir le rejoindre dans sa propriété à Augerville-la-Rivière (Loiret) où il comptait revenir fin mai pour une dizaine de jours (Paris, musée Eugène Delacroix, LA 31631/76).
2 Delacroix a noté dans son Journal en date du 22 mai avoir écrit à Berryer qu’il ne pouvait pas aller à Augerville, étant « dans l’attente […] du bon cousin » (Journal, éd. Hannoosh, t. II, p. 1240).
3 Delacroix lui avait demandé de prendre contact avec Berryer au sujet des travaux de rénovation que celui-ci voulait faire faire à Augerville (lettre de Delacroix à Berryer, 16 mars 1858 ; Paris, musée Eugène Delacroix, LA 31631/71).

 

 

Transcription originale

Page 1

Champrosay ce 20

mai

1858.

Mon cher cousin,

Je reçois votre lettre à
l’instant même et vous reponds de
suite à Paris où vous me dites que
vous serez demain vendredi. Je suis ici
depuis huit jours, attendant d’un jour
à l’autre une lettre de mon vieux cousin
de Strasbourg qui m’annonce son
arrivée à Paris, où il passera 15 jours
ou trois semaines. vous me voyez donc
désolé de ne pouvoir aller passer
quelques instans près de vous dans
votre beau sejour et par dessus tout avec
vous. au premier avis que je reçois de
Strasbourg il faut que je retourne à
Paris.

Le plus simple pour ce qui concerne
Mr. Boulangé est de lui demander

 

Page 2

de taxer lui même les frais de son
déplacement qui ne peuvent
etre que l’equivalent du temps qu’il
y a consacré. S’il fait le travail
il vous comptera tout cela en bloc.

J’ai vu avant de partir de Paris
Mad. de La Grange qui m’a dit
que vous etiez encore souffrant :
Cher cousin il faut absolument
se reposer : c’est la seule drogue et
Augerville vous la donnera. C’est
le repos qui m’a remis tant bien que
mal. Ici mon plus grand plaisir
est de travailler : mais si je n’y mets
de la moderation j’en suis puni un
peu plutot ou peu plus tard.

Je vous renouvelle mes regrets
bien sinceres et l’assurance d’un attache-
-ment qui ne l’est pas moins.

Eug Delacroix

 

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