Lettre à Pierre-Antoine Berryer, 28 octobre 1858
- Cote de la lettre ED-MD-1858-OCT-28-A
- Auteur Eugène DELACROIX
- Destinataire Pierre-Antoine BERRYER
- Date 28 Octobre 1858
- Lieux de conservation Paris, musée Eugène Delacroix
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Éditions précédentes
-
, inédite. - Historique Acquise par le service des bibliothèques et des archives des musées nationaux avec la participation de la Société des Amis d’Eugène Delacroix auprès de la librairie Les Autographes, février 1992.
- Enveloppe Non
- Nombre de pages écrites 3
- Présence d’un croquis Non
- Format in - 8°
- Dimension en cm 20,7x26,4
- Cachet de cire Non
- Nature du document Lettre Autographe Signée
- Données matérielles pliée en 3
Transcription modernisée
Ce 28 octobre 1858
Mon cher cousin,
Je n’ai pas besoin de vous assurer de la contrariété que j’éprouve : je reçois une invitation pour passer une semaine à Compiègne1. Il y a deux ans j’ai refusé la pareille invitation à cause de ma santé : il ne m’est pas possible d’y manquer cette fois et malheureusement elle est à partir du 3. Je crois vous avoir dit qu’ayant un engagement de mon entrepreneur d’avoir fini le 15 de novembre, je devais être à Champrosay le 102. Sans cette maudite construction, j’aurais pu vous joindre à partir du 8 et revenir avec vous, mais il y a des changements à faire dans le petit jardin qu’il faut que je fasse faire sous mes yeux et il y aura les repentirs et les corrections inévitables dans la construction. Pour comble d’ennui, je ne suis pas même libre de mon temps jusqu’au 3, étant obligé de me mettre dans les mains de mon tailleur pour me mettre à la hauteur du cérémonial.
Tout ce que j’ajouterais à cet exposé ne vous peindra pas mes regrets et mon chagrin d’être forcé de vous manquer de parole. J’écris à Mr Hennequin qui comptait partir en même temps que moi de ne plus m’attendre et d’aller près de vous passer de meilleurs moments que ceux qui m’attendent.
Recevez, mon cher cousin, avec l’expression de mon sincère regret, celle de mon bien cordial dévouement.
Eug. Delacroix
2 Delacroix avait acheté depuis peu la maison qu’il louait jusqu’alors à Champrosay à Nicolas Rabier. Il y faisait faire divers travaux, qu’il avait confiés à Fabien-Charles Candas, entrepreneur de maçonnerie à Paris et fils du propriétaire de la ferme de l’Hôtel-Dieu à Champrosay où Delacroix avait loué quelques pièces à partir de 1844. Berryer répondit à Delacroix le 1er novembre (Paris, musée Eugène Delacroix, LA 31631/89).
Transcription originale
Page 1
Ce 28 octobre 1858
Mon cher cousin,
Je n’ai pas besoin de vous as-
-surer de la contrarieté que j’eprouve :
Je reçois une invitation pour
passer une semaine à Compiègne :
il y a deux ans j’ai refusé la pa-
-reille invitation à cause de ma
santé : il ne m’est pas possible d’y
manquer cette fois et [mot interlinéaire] malheureusement
elle est à partir du 3. Je crois
vous avoir dit qu’ayant un enga-
-gement de mon entrepreneur d’avoir
fini le 15 de novembre, je devais
etre à Champrosay le 10. Sans cette
maudite Construction, j’aurais pu
vous joindre à partir du 8 et revenir
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avec vous : mais il y a des
changements à faire dans le petit
jardin qu’il faut que je fasse
faire sous mes yeux et il y aura
les repentirs et les corrections
inevitables dans la construction.
pour comble d’ennui, je ne suis
pas même libre de mon temps
jusqu’au 3, etant obligé de me
mettre dans les mains de mon
tailleur pour me mettre a la hauteur
du ceremonial.
Tout ce que j’ajouterais à cet
exposé, ne vous peindra pas mes regrets
et mon chagrin d’etre forcé de vous
manquer de parole : j’ecris à Mr
Hennequin qui comptait [mot barré] partir
en même temps que moi de ne plus
m’attendre, et d’aller près de vous
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passer de meilleurs moments que ceux
qui m’attendent.
Recevez, mon cher cousin,
avec l’expression de mon sincere
regret celle de mon bien cordial
devouement.
Eug Delacroix