Lettre à Pierre-Antoine Berryer, 25 novembre 1861

  • Cote de la lettre ED-MD-1861-NOV-25-A
  • Auteur Eugène DELACROIX
  • Destinataire Pierre-Antoine BERRYER
  • Date 25 Novembre 1861
  • Lieux de conservation Paris, musée Eugène Delacroix
  • Éditions précédentes -
    , inédite.
  • Historique Acquise par le service des bibliothèques et des archives des musées nationaux avec la participation de la Société des Amis d’Eugène Delacroix auprès de la librairie Les Autographes, février 1992.
  • Enveloppe Non
  • Nombre de pages écrites 2
  • Présence d’un croquis Non
  • Format in - 8°
  • Dimension en cm 20,7x26,8
  • Cachet de cire Non
  • Nature du document Lettre Autographe Signée
  • Cote musée bibliothèque LA 31631/128
  • Données matérielles pliée en 3
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Transcription modernisée

Champrosay par Draveil Seine-et-Oise

Ce 25 nov. 1861

Mon cher cousin,

Je suis toujours à la campagne où je suis mieux pour travailler et ne vais que très rarement à Paris. Avant-hier, j’y avais été pour une élection à l’Institut1 et je suis passé rue Neuve-des-Petits-Champs : j’ai appris que vous trouviez comme moi que l’hiver même peut avoir des charmes à la campagne. Je vous écris donc pour vous demander de vos chères nouvelles. Votre vie au grand air et le repos me répondent d’avance que j’aurai à me réjouir de celles que vous me donnerez : que ne suis-je près de vous et dans votre charmant Augerville2! Jouissez-en bien en attendant que nous nous retrouvions à Paris3. J’ai fait un peu de séjour dans notre Champagne4 vers la fin de 7bre et depuis deux mois je n’ai point bougé d’ici.

Je vous envoie, mon cher cousin, mes respectueuses tendresses et l’expression constante de mon admiration et de mon affection.

Eug. Delacroix

Voulez[-vous] bien présenter tous mes respects à Madame votre belle-fille et embrasser pour moi votre cher Henry5.

A propos, je me suis tiré de la municipalité : je ne suis plus rien, qu’académicien6.


1 Delacroix a fait allusion à cette séance dans une lettre adressée à Joséphine de Forget depuis Champrosay, le 16 novembre 1861 (Joubin, Corr. Gén, t. IV, p. 282-283). Il s’agit de l’élection du peintre Jean-Louis-Ernest Meissonier (1815-1891).

2 Augerville-la-Rivière, près de Malesherbes (Loiret) où Berryer avait une propriété. Delacroix y fit de fréquents séjours à partir de 1854.

3 Berryer répondit à Delacroix le 29 novembre, depuis Poitiers, où il se trouvait pour défendre les intérêts de la petite-fille d’un ancien ami (Paris, musée Eugène Delacroix, LA 31631/129).

4 Aucune allusion à un séjour de Delacroix en Champagne à cette date ne figure dans le Journal. En revanche, le peintre en fait état très brièvement dans une lettre adressée à Pauline Viardot, depuis Champrosay, le 2 novembre 1862 (Johnson, Further Corr, p. 166 ; Paris, bibliothèque de l’Opéra).

5 Henry Berryer, né en 1858, fils d’Arthur Berryer et de Noémie de Gailhard.

6 Delacroix venait de démissionner de ses fonctions de conseiller municipal et de conseiller départemental (cf. lettre au baron Haussmann, préfet de la Seine, Bibliothèque administrative de la Ville de Paris, in Johnson, Hannoosh, Nouvelles lettres, p. 90, n°72).

Transcription originale

Page 1

Champrosay par Draveil Seine et Oise

Ce 25 nov. 1861

Mon cher cousin,

Je suis toujours à la cam-
-pagne où je suis mieux pour tra-
-vailler et ne vais que très rarement
à Paris : avant hier, j’y avais eté
pour une élection à l’institut et
je suis passé rue neuve des petits
champs : j’ai appris que vous trouviez
comme moi que l’hiver même peut
avoir des charmes à la campagne. Je
vous ecris donc pour vous demander
de vos chères nouvelles : votre vie
au grand air et le repos me repon-
-dent d’avance que j’aurai à me
rejouir de celles que vous me donnerez :
que ne suis je près de vous et dans votre
charmant augerville ! jouissez en bien

 

Page 2

 

en attendant que nous nous
retrouvions à Paris. J’ai fait un
peu de sejour dans notre cham-
-pagne vers la fin de 7bre et
depuis deux mois je n’ai point
bougé d’ici.

Je vous envoie, mon cher
cousin mes respectueuses tendresses
et l’expression constante de mon
admiration et de mon affection.

Eug Delacroix

Voulez bien présenter [mot interlinéaire] tous mes respects
a Madame votre belle fille et
embrasser pour moi votre cher
Henry.

A propos, je me suis tiré de
la municipalité : je ne suis plus
rien, qu’academicien.

 

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