Lettre à Guillaume Auguste Lamey, 12 novembre 1859

  • Cote de la lettre ED-IN-1859-NOV-12-A
  • Auteur Eugène DELACROIX
  • Destinataire Guillaume-Auguste LAMEY
  • Date 12 Novembre 18[59]
  • Lieux de conservation Paris, bibliothèque de l'INHA, collections Jacques Doucet
  • Éditions précédentes Joubin, Correspondance générale, 1936-38
    , t. IV, p. 129-130.
  • Enveloppe Non
  • Nombre de pages écrites 3
  • Présence d’un croquis Non
  • Dimension en cm 20,5x26,6
  • Cachet de cire Non
  • Nature du document Lettre Autographe Signée
  • Cote musée bibliothèque Ms. 238 pièce 53
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Transcription modernisée

 

Champrosay, le 12 novembre

 

Mon cher et bon cousin,

 

Il y a bien longtemps déjà que votre dernière lettre a été écrite : elle est restée sans réponse à cause de mes absences. Je l’ai trouvée ici en arrivant, il y a quelques jours. J’espérais voir à Paris M. Fouché1 hier : j’y ai été et je n’ai pu le joindre. L’ajournement de la réunion du nouveau conseil municipal, dont il fait partie, lui aura donné comme à moi des velléités de promenade. Au reste je suis assuré, sauf accident majeur, de le rencontrer d’ici à peu de jours. S’il y a quelque chose d’intéressant à vous mander, je n’y manquerai pas. Comme je ne puis non plus me trouver à Paris assidûment avant une quinzaine, il me serait difficile de suivre les démarches qui seraient nécessaires et que je ne négligerai pas, autant qu’il sera en moi.

J’ai trouvé en arrivant à Paris l’annonce de la mort de ce pauvre Schuler2. Voilà les coups de la fatalité : sauf l’indisposition dans laquelle nous l’avons trouvé lors de la visite que nous lui avons faite ensemble, il semblait constitué comme je m’estimerais heureux de l’être. Ainsi vont les choses de ce monde. Il était à peine installé dans cette demeure que nous trouvions enviable.

Soignez-vous par ces maudites gelées, qui vous poursuivent jusqu’auprès du foyer. Pensons à nous revoir : voilà l’essentiel, et guère à l’hiver.

Je vous embrasse de cœur, cher cousin et ami.

Eugène Delacroix

 


1 Voir à ce sujet la lettre du 17 octobre 1859 (note 1), la lettre du 13 décembre 1859.
2 Voir au sujet de Charles-Auguste Schuler :  la lettre du 29 décembre 1856 (note 3),  la lettre du 30 novembre 1855 (note4), la lettre du 2 mai 1856 (note 2), la lettre du 28 février 1858 (note 4). Le décès de son ami en 1859 permet de dater cette lettre.

Transcription originale

Page 1

 

Champrosay le 12 nov.

 

Mon cher et bon cousin,

 

Il y a bien longtemps
deja que votre derniere lettre a eté
ecrite : elle est restée sans reponse
à cause de mes absences. Je l’ai
trouvée ici en arrivant il y a
quelques jours. J’esperais voir
à Paris M. Foucher hier : j’y ai
eté et je n’ai pu le joindre. L’ajour-
-nement de la réunion du
nouveau conseil municipal dont
il fait partie, lui aura donné
comme à moi des velleités de
promenades. Au reste je suis
assuré, sauf accidents majeur, de
le rencontrer [mot barré illisible] d’ici à

 

Page 2

 

peu de jours. S’il y a quelque-
-chose d’interessant à vous
mander je n’y manquerai pas.
Comme je ne puis non plus me
trouver à Paris assiduement
avant une quinzaine, il me
serait difficile de suivre les
demarches qui seraient nécessaires et
que je ne négligerai pas autant
qu’il sera en moi.

J’ai trouvé en arrivant à
Paris l’annonce de la mort de
ce pauvre Schuler. Voila les coups
de la fatalité : sauf l’indisposition
dans laquelle nous l’avons trouvé
lors de la visite que nous lui avons
faite ensemble, il semblait consti-
-tué comme je m’estimerais heureux

 

Page 3

 

de l’etre. Ainsi vont les choses
de ce monde. Il etait a peine
installé dans cette demeure
que nous trouvions enviable.

Soignez vous par ces maudites
gelées qui vous poursuivent jusque
auprès du foyer. Pensons à nous
revoir : voila l’essentiel et guèrre
à l’hiver.

Je vous embrasse de cœur
cher cousin et ami.

EugDelacroix

 

 

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