Lettre à Guillaume Auguste Lamey, 25 avril 1860
- Cote de la lettre ED-IN-1860-AVR-25-A
- Auteur Eugène DELACROIX
- Destinataire Guillaume-Auguste LAMEY
- Date 25 Avril 1860
- Lieux de conservation Paris, bibliothèque de l'INHA, collections Jacques Doucet
-
Éditions précédentes
Joubin, Correspondance générale, 1936-38
, t. IV, p. 169-170.
- Enveloppe Non
- Nombre de pages écrites 2
- Présence d’un croquis Non
- Dimension en cm 20,8x26,2
- Cachet de cire Non
- Nature du document Lettre Autographe Signée
- Cote musée bibliothèque Ms. 238 pièce 66
Transcription modernisée
Ce 25 avril 1860
Votre lettre résignée me donne un peu de consolation de notre désappointement1. Que faire ? S’emporter et se dire que mille misérables sont récompensés sous nos yeux, tandis que le mérite et le talent sont oubliés ? Non : la vie est trop souvent le tableau de ces misères. Un homme qui a vécu et qui connaît les hommes, celui surtout que je respecte et qui a une vraie sagesse, méprise ces erreurs de la vile fortune : ces erreurs sont de tous les temps.
La saison, qui continue à être mauvaise et capricieuse, m’est toujours contraire. Cependant j’ai repris à peu près ma santé ordinaire et je travaille : c’est là le baume qu’il me fallait. Je ne peux malheureusement encore aller à la campagne ; son influence eût été excellente pour me remettre complètement. Mais la perspective de passer quelques bons moments ensemble d’ici à peu de temps me fait d’avance grand plaisir. Conservez-vous bien jusque-là pour que le voyage ne vous fatigue pas trop.
Je vous embrasse, mon cher cousin et ami.
Eugène Delacroix
1 Pour Guillaume-Auguste Lamey, le refus du ministre de la Justice de le présenter à la nomination de la croix de la Légion d’honneur.
Transcription originale
Page 1
Ce 25 avril 1860.
Cher cousin,
Votre lettre resignée me
donne un peu de consolation de
notre désappointement. que faire !
s’emporter et se dire que mille
miserables sont recompensés sous
nos yeux, tandis que le merite et le
talent sont oubliés ? non : la vie
est trop souvent le tableau de ces
miseres. Un homme qui a vecu et
qui connaît les hommes, celui surtout
que je respecte et qui a une vraie
sagesse, meprise ces erreurs de la
vile fortune : ces erreurs sont de tous
les temps.
La saison qui continue à etre
mauvaise et capricieuse m’est toujours
contraire. Cependant j’ai repris
à peu pres ma santé ordinaire et
Page 2
je travaille : c’est là le beaume
qu’il me fallait. Je ne peux
malheureusement encore aller à la
campagne ; son influence eut eté
excellente pour me remettre com-
-plettement. mais la perspective
de passer quelques bons moments
ensemble d’ici à peu de temps me
fait d’avance grand plaisir. Conservez- [mot partiellement lacunaire]
-vous bien jusque là pour que le
voyage ne vous fatigue pas trop.
Je vous embrasse mon
cher cousin et ami.
EugDelacroix