Monsieur
Monsieur Varcollier
Chef de division à la Préfecture de la Seine
Hôtel de ville

 

Monsieur,

Je viens vous prier de vouloir bien donner des ordres pour faire faire une clôture en planches à la chapelle que je dois peindre au Marais¹ : l’entrepreneur ou inspecteur m’écrit pour vous en demander l’autorisation. Vous seriez bien aimable de n’y pas mettre de retard.

J’ai toutes sortes de tribulations à propos de Saint-Denys du Saint-Sacrement. Croiriez-vous Monsieur que cette maudite préparation n’est pas prête et ne le sera dit-on de quinze jours. Ce qui veut dire sans doute encore un mois. J’avais à cœur dès le mois de novembre de m’y mettre pour utiliser le temps et l’hiver pendant lequel je ne peux travailler au Luxembourg. J’en suis encore à supplier l’inspecteur de presser ses besognes. J’ai eu une autre infortune pour le sujet du tableau. Quand la commande me fut transmise, au lieu et place de Fleury mon camarade, je me proposai de faire le sujet qu’il devait faire, lequel sans doute était approuvé. J’en parlais néanmoins au curé qui regrettait toujours son assomption mais comme il a reconnu qu’elle était impossible dans un tableau en largeur, il m’avait laissé avec mon sujet ou plutôt celui de Fleury. Esquisses faites, études préparées, etc, il y a six semaines le curé est venu me redemander son Assomption ou à son défaut une Annonciation sujet fort ingrat pour un espace de 14 pieds environ sur 10. Il a fallu bon gré mal gré y venir : bref, Monsieur, ce que je vous demande après toutes ces plaintes inutiles, c’est votre obligeante instance auprès des inspecteurs, faiseurs d’enduits, etc, pour qu’ils me livrent le lieu. Je vous porterai mon esquisse un de ces jours et nous la montrerons s’il vous plaît au préfet.

Recevez avec mes excuses de ma longue interruption, les assurances de ma haute considération et mes sincères dévouements,

Eug. Delacroix

Ce 22 janvier 1842

 

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¹ Dans l’église Saint-Denys du Saint-Sacrement, rue de Turenne à Paris.

 

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Monsieur
Monsieur Varcollier
Chef de d^on à la Pr^re de la Seine

Hotel de Ville

 

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Monsieur,

Je viens vous prier de vouloir bien
donner des ordres pour faire faire une
clôture en planches à la chapelle que
je dois peindre au Marais : l’entrepre-
-neur ou inspecteur m’écrit pour vous
en demander l’autorisation. Vous seriez
bien aimable de n’y pas mettre de retard.

- J’ai toutes sortes de tribulations à
propos de St Denis du S^t S^t. Croiriez-vous
Monsieur que cette maudite préparation
n’est pas prête et ne le sera dit-on de
15 jours. Ce qui veut dire sans doute encore
un mois. J’avais à cœur dès le mois
de 9^bre de m’y mettre pour utiliser le
temps et l’hyver pendant lequel je
ne peux travailler au Lux^g. J’en suis encore

 

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à supplier l’inspecteur de presser ses
besognes. J’ai eu une autre infortune
pour le sujet du tableau. quand la
commande me fut transmise, au lieu
et place de Fleury mon camarade, je
me proposai de faire le sujet qu’il devait
faire lequel sans doute etait approuvé.
J’en parlais néanmoins au curé qui
regrettait toujours son assomption mais
comme il a reconnu qu’elle etait impos-
-sible dans un tableau en largeur, il m’avait
laissé avec mon sujet ou plutôt celui de
Fleury. Esquisses faites, études préparées
[etc] ... il y a 6 semaines le curé est venu
me redemander son assomption ou à son
defaut une annonciation sujet fort
ingrat pour un espace de 14 pieds environ sur
10. Il a fallu bon gré mal gré y venir :
Bref, Monsieur, ce que je vous demande
après toutes ces plaintes inutiles, c’est votre

 

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obligeante instance auprès des inspe[lacune]
faiseurs d’enduits [etc] pour qu’ils me
livrent le lieu. Je vous porterai mon
esquisse un de ces jours et nous la montre-
-rons s’il vous plait au prefet.

Recevez avec mes excuses de
ma longue interruption, les assurances
de ma haute consideration et mes sincères
devouements

Eug. Delacroix

Ce 22 jr 1842