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Biographie de HOUSSAYE Arsène (1815-1896)

Écrivain, journaliste et administrateur français,

Arrivé à Paris en 1832, il se lie avec Hégésippe Moreau et Paul van del Heyl, Théophile Gautier, Gérard de Nerval, Auguste Clésinger, Célestin Nanteuil, et Prosper Marilhat ; fréquente très vite les cercles littéraires et artistiques et devient l’un des principaux acteurs de la « bohème artistique » parisienne. Ces artistes, ces « Jeune-France » se retrouvaient dans une même demeure, rue du Doyenné. Ce grand appartement de neuf pièces était habité dès 1835 par Nerval, Gautier, Rogier et Houssaye. S’y retrouvaient de nombreux écrivains tels Borel, Beauvoir, Esquiros, des artistes parmi lesquels Delacroix, Nanteuil, Gavarni et les frères Devéria. Ils sont vus comme les créateurs de la « bohème ». Houssaye transcrit cette union amicale des romantiques dans ses Confessions :

« On n’a jamais vécu d’une amitié plus franche et plus gaie ; tous les jours, vraie fête pour le cœur et pour l’esprit. C’était en chantant comme de gais compagnons qu’on se mettait à l’oeuvre, Théo à Mademoiselle de Maupin, Gérard à la Reine de Saba, Ourliac à Suzanne, moi à la Pécheresse. Je ne compte pas les sonnets et les chansons que Rogier mettait en musique sans perdre un coup de crayon, car il dessinait toute la journée ou peignait des aquarelles, illustrant tour à tour Hoffmann et Byron.

Dans le grand salon, il y avait de la place pour tout le monde. L’un écrivait au coin du feu, l’autre rimait dans un hamac ; Théo, tout en caressant les chats, calligraphiait d’admirables chapitres, couché sur le ventre ; Gérard toujours insaisissable allait et venait avec la vague inquiétude des chercheurs qui ne trouvent pas […]. Quand les peintres étaient à l’échelle, on allait au cabaret voisin faire une vraie débauche de bière. Il faut vous dire que celle qui nous versait à boire était une Flamande, cheveux au vent, bras nus, gorge abandonnée, qui versait la jeunesse dans nos chopes. » (Arsène Houssaye, Les Confessions, t. I, p. 284-287)

En 1836, Houssaye publie ses premières œuvres littéraires importantes : La Couronne de Bluets, puis La Pêcheresse. Dès lors, il fait paraître bon nombre de romans dont certains avec Jules Sandeau, tel Les Revenants (1839). En 1840, il se rend en Hollande pour étudier la peinture hollandaise. De 1838 à 1843, il rédige des comptes rendus de Salon pour la Revue de Paris avant de diriger le journal l’Artiste de 1844 à 1849. Sa notoriété croît considérablement grâce à sa Galerie de Portraits du Dix-huitième Siècle (édition complète, revue et corrigée publiée en 1848) qu’il publie épisodiquement dans la Revue de Paris. Suite à un second voyage en Hollande, il rédige une Histoire de la Peinture flamande et hollandaise (1846). Au mois de novembre 1849, grâce à Mademoiselle Rachel, il est nommé administrateur de la Comédie Française, poste qu’il occupe jusqu’au 19 janvier 1856. Il y fait jouer les œuvres de Hugo, Dumas, Musset ou de Girardin ce qui permet au Français de retrouver une grande prospérité. Il publie en 1855 une Histoire de l’Art en France ; recueil raisonné et annoté de tout ce qui a été écrit et imprimé sur la peinture, la sculpture, l’architecture et la gravure françaises, depuis leur origine jusqu’à nos jours, puis rédige avec Théophile Gautier et Paul Mantz Les Peintres vivants.

Le 30 janvier 1856 il est nommé inspecteur-général des œuvres d’arts et des musées des départements, poste créé pour lui par l’Empereur. En 1859, il rejoint à nouveau la revue l’Artiste avant de devenir rédacteur en chef de La Presse (1861-1862).

A la mort de Delacroix, en 1863, Houssaye écrit dans ses Confessions ses souvenirs sur le peintre. On y apprend que l’écrivain possédait des lettres qu’il conservait affectueusement. Leur localisation est malheureusement aujourd’hui inconnue. L’auteur le présente comme le génie de la peinture, et en témoignage de son admiration insére dans Les dieux et les demi-dieux de la peinture le texte suivant :

« C’est surtout pour les natures violentes comme la sienne que le mot génie a été créé : en effet, le mot talent ne convient pas à ce maître impatient, fiévreux emporté, qui dit que le fini c’est l’infini. Le talent, c’est la placidité de Gérard Dow ; le génie, c’est la furia de Michel-Ange ; le talent s’applique au pinceau qui s’épuise à parachever une tulipe, comme celui de Van Huysum ; le génie c’est le pinceau qui crée des mondes, qui dévore l’espace, qui jette feu et flamme, qui traduit par la grandeur et par la beauté l’œuvre de Dieu. C’est Eugène Delacroix. » (Théophile Gautier, Arsène Houssaye et Paul de Saint-Victor, Les dieux et les demi-dieux de la peinture, Paris, Morizot, 1864, p. 386).

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