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Biographie de VIARDOT Michèle-Ferdinande-Pauline, née García (1821-1910)

Chanteuse mezzo-soprano, compositrice et pianiste.

Fille d’Emmanuel García, ténor, et de Joaquina Sitchez, cantatrice, Pauline García est la soeur de Maria, la célèbre Malibran, et de Manuel García, professeur de chant renommé. Jusqu’en 1832, année de la mort de son père, elle suit ses parents en tournée et se partage entre Paris, Londres, New-York et le Mexique. Ces derniers la destinent naturellement à la musique et elle devient élève de Franz Liszt. Sa carrière de pianiste semble toute tracée, lorsque sa mère découvre son talent de cantatrice et l’oriente dans cette voie. Après la mort brutale de sa soeur Maria en 1836, Pauline débute sur les grandes scènes européennes et son premier rôle, Desdemone dans l’Otello de Rossini en 1839 à Londres, annonce une carrière très prometteuse.

Sur les conseils de George Sand, elle se marie le 18 avril 1840 au littérateur Louis Viardot alors directeur du Théâtre des Italiens à Paris. Cette union est le point de départ d’une carrière internationale : Berlin, Londres, Vienne, Saint-Petersbourg puis Paris, qui la découvre plus tardivement en raison des opinions politiques de son époux. Elle élargit sans cesse son répertoire, outre le classique italien, elle chante la musique ancienne – Bach, Haendel, Marcello – et fait découvrir en Europe la musique russe qu’elle connaît bien par les fréquents concerts qu’elle y donne. Ses plus grands succès sont les rôles de Fidès dans Le Prophète de Meyerbeer, joué à l’Opéra de Paris en 1849 et dans Sapho de Gounod à l’Opéra de la rue Péletier à Paris en 1851 et surtout son rôle titre d’Orphée de Gluck, dans la révision de Berlioz, au Théâtre Lyrique à Paris en 1859.

En 1860, les époux Viardot s’établissent à Bade, un des centres artistiques et musicaux de l’époque où leur maison devient un lieu de rencontre de musiciens et d’intellectuels. En 1863, elle fait ses adieux à la scène parisienne mais poursuit ses tournées à l’étranger, donne des concerts privés et se consacre à la composition. En 1871, la cantatrice devient enseignante au conservatoire de Paris. Elle décède en 1910.

 

Eugène Delacroix cite pour la première fois Pauline Viardot en 1841 dans une lettre à George Sand (lettre du 11 septembre 1841). La cantatrice est une habituée de la résidence de l’écrivain à Nohant. Le peintre connaît les autres membres de la famille García. En 1847, il mentionne dans son Journal le frère de Pauline, présent à une soirée musicale organisée par Frédéric Leblond, un de ses amis d’enfance. En 1847, Delacroix écrit à propos de La Malibran, soeur de Pauline décédée en 1836 : “je ne me rappelle pas l’avoir jamais vue noble. Quand elle arrivait le plus près du sublime, ce n’était jamais que celui que peut atteindre une bourgeoise ; en un mot, elle manquait complètement d’idéal”(Journal, éd. Hannoosh, 27 janvier 1847). Il est également sévère sur le talent de Pauline. En 1849, il écrit après la première de Le Prophète où elle tient le rôle principal : “Je n’ai conservé le souvenir d’aucun morceau frappant ou intéressant”(Journal, éd. Hannoosh, 20 avril 1849). Cependant, invité chez les époux Viardot, Delacroix note le 20 janvier 1855 : “musique de Gluck chanté admirablement par [Pauline Viardot]” (Journal,éd. Hannoosh,  20 janvier 1855). En 1855 et 1856, le peintre rencontre régulièrement la cantatrice lors de dîners ou de concerts privés et publics. En 1859, Delacroix la conseille sur son costume et le décor de l’Enfer pour l’Orphée de Gluck (Journal, éd. Hannoosh, t. II, p. 1266). Il qualifie cette représentation de “chef d’oeuvre véritablement ressuscité par [Pauline Viardot]” et invite George Sand à se rendre sans tarder à Paris pour y assister (lettre du 10 décembre 1859). En 1861, la cantatrice convie le peintre à assister à la répétition d’Alceste (lettre du 23 octobre 1861).

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