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Biographie de ROSSINI Gioachino-Antonio (1792-1868)

Compositeur italien.

Rossini grandit dans l’ambiance des troupes d’opéras forains et apprend le chant et le clavecin en 1804 après que sa famille se soit établi à Bologne. Admis en 1806 au Lycée Musical (Liceo Musicale) de Bologne, il compose dès 1808. En 1810, il joue son premier opéra La Cambiale di matrimonio à Venise et le succès est immédiat. En 1813, âgé seulement de vingt-et-un ans, il connaît le triomphe avec Tancredi représenté à La Fenice à Venise. En 1815, il est chargé de la direction musicale du théâtre San Carlo à Naples. C’est avec le Barbier de Séville en 1816 – tiré de la comédie de Beaumarchais – qu’il devient le compositeur le plus populaire du moment. En 1824, il s’installe à Paris et devient directeur du Théâtre Italien. Protégé de Charles X, il est nommé compositeur du roi puis inspecteur général du chant en France. Malgré le succès de Moïse en 1827, et dans une moindre mesure de Guillaume Tell en 1829, il perd ses fonctions avec la Révolution de 1830. De 1836 à 1855, il vit en Italie et compose, entre autres, l’oeuvre religieuse Stabat Mater. Il s’établit à Paris en 1855 où il meurt en 1868. Rossini a composé trente-quatre opéras, de la musique religieuse, des hymnes et des cantates, de la musique sacrée et instrumentale. Les grandes voix de l’époque – dont La Malibran et Pauline Viardot – ont joué ses oeuvres.

Très tôt, Delacroix connaît et admire l’oeuvre de Rossini. Le 13 août 1821, il signe une lithographie Théâtre Italien (ou Rossini soutenant à lui seul tout l’opéra Italien) parue dans le Miroir des spectacles, des lettres, des moeurs et des arts. Cette estampe humouristique représente le compositeur jambes écartées occupant l’espace de la scène du théâtre et tenant à la force de ses bras et de sa tête les interprêtes de ses créations. Tancredi, le triomphe de Rossini, est joué pour la première fois à Paris le 23 avril 1822 et le 8 octobre Delacroix l’a déjà vu trois fois1. En 1824, Stendhal publie La Vie de Rossini et le peintre écrit “j’ai parcouru la vie de Rossini ; je m’en suis saturé et j’ai eu tort”2. La même année, il va voir les opéras L’Italiana in Algeri, Ricciardo e Zoraide montés au Théâtre Italien et un pastiche d’après le Barbier de Séville au théâtre de l’Odéon à Paris3.

Son attrait pour Rossini perdure. Ainsi, lorsqu’il reprend la rédaction de son Journal en 1847 (arrêté depuis 1824), il note être allé voir Robert Bruce à l’Académie Royale de musique4 (opéra pastiche adapté par Niedermeyer de La donna del lago et constitué aussi d’autres opéras de Rossini). En 1847, à la suite de la reprise de Don Juan de Mozart, il compare le compositeur à Rossini et écrit à propos de ce dernier : “Chez Rossini, l’italien l’emporte, c’est-à-dire que l’ornement domine l’expression” et qu’il “ne varie pas autant les caractères” de ses personnages au contraire de Mozart 5.

En 1850, il débute dans son Journal ses réflexions sur le beau et la décadence et donne Rossini comme exemple de génie6. En 1853, il note que le compositeur est comme Rubens “un peu de cette famille” des artistes sublimes7. La même année, à la suite de l’opéra Cenerentola, il écrit : “J’ai passé une soirée vraiment agréable ; j’étais plein d’idées et la musique, le spectacle y ont aidé […] Je jouissais de tout”8. Sa connaissance du compositeur transparaît lorsqu’après avoir vu Lucrezia Borgia, opéra de Donizetti d’après la pièce de Victor Hugo au Théâtre Italien en 1853, il écrit : “Voilà la bonne école de Rossini ; il [Donizetti] lui a emprunté, parmi les meilleures choses ces introductions qui mettent le spectateur dans la disposition de l’âme où le veut le musicien”9. Delacroix trouve aussi chez lui “la grâce et l’élégance partout”10.

Après presque vingt ans d’absence, Rossini s’établit définitivement à Paris en 1855. Le 11 janvier 1856, Delacroix le rencontre à son domicile et écrit : “je contemple avec plaisir cet homme rare. Je l’entoure à plaisir d’une certaine auréole” puis par trois fois en 1856 encore il se rend chez le compositeur. Le 11 avril 1860, il loue dans son Journal la fécondité de Rossini : “elle est inépuisable, et là où il l’a voulu il est vrai et idéal à la fois”11.


1 Journal, éd. Hannoosh, 8 octobre 1822.
2 Journal, éd. Hannoosh, 23 janvier 1824.
3 Journal, éd. Hannoosh, 1er avril 1824, 6 mai 1824, 17 juin 1824.
4 Journal, éd. Hannoosh, 22 janvier 1847.
5 Journal, éd. Hannoosh, 14 février 1847.
6 Journal, éd. Hannoosh, 19 février 1850.
7 Journal, éd. Hannoosh, 21 avril 1853.
8 Journal, éd. Hannoosh, 17 novembre 1853.
9 Journal, éd. Hannoosh, 26 novembre 1853.
10 Journal, éd. Hannoosh, 24 décembre 1853.
11 Journal, éd. Hannoosh, 11 avril 1860.

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