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Biographie de OEBEN Victoire, épouse DELACROIX (1758-1814)

Mère d’Eugène Delacroix.

Fille de Jean-François Œben (1721-1763), célèbre ébéniste de Louis XV, elle épouse Charles Delacroix en 1778. Le couple a quatre enfants : Charles-Henry, l’aîné, Henriette, Henri et Eugène, le dernier-né. Dans les toutes premières années du XIXe siècle, le sculpteur lyonnais Joseph Chinard (1756-1813) réalise les portraits en médaillon de Charles et Victoire Delacroix, seules représentations connues des parents d’Eugène. Le musée Delacroix en conserve un tirage, daté vers 1821.

Après la mort de son mari en 1805, Victoire Delacroix quitte Bordeaux pour s’installer à Paris, au 114 rue de l’Université, dans un hôtel qu’elle occupe entièrement. Elle vit alors avec son fils Eugène, qui termine ses études au Lycée impérial. Henriette et Raymond de Verninac les y rejoignent rapidement. De cette époque, une lettre du jeune Eugène à Victoire Delacroix, datée vers 1806-1807, est connue. Ce petit poème montre l’attachement de l’enfant à sa mère.

En 1812, Mme Delacroix se fait adjuger la forêt de Boixe qui avait été acquise en 1805 par un certain Jean-Pierre-Louis-Boucher, débiteur des héritiers de Charles Delacroix. Le domaine, que Victoire Delacroix ne parvient pas à vendre à l’État comme elle l’aurait espéré, s’avère être un gouffre financier. Mme Delacroix meurt complètement ruinée le 3 septembre 1814. La correspondance qu’Eugène Delacroix entretient à partir de 1819 avec sa sœur Henriette fait encore état, à cette période, de questions relatives à la succession de leur mère.

À l’âge de 16 ans en tout cas, Delacroix s’était retrouvé orphelin. Dans une lettre qu’il écrit à son ami Pierret le 29 octobre 1819, il revient sur la grande souffrance causée quelques années plus tôt par la perte de sa mère : « […] mon désespoir était machinal. Tout le monde pleurait autour de moi et je pleurais aussi, et quand je n’avais plus de larmes, je me demandais si j’étais insensible. […] ». En 1822, le premier Journal tenu par l’artiste débute au 3 septembre, soit huit ans jour pour jour après l’événement. Le surlendemain, il écrit : « C’était avant-hier l’anniversaire de la mort de ma bien-aimée mère. C’est le jour où j’ai commencé mon journal. Que son ombre soit présente quand je l’écrirai et que rien ne l’y fasse rougir de son fils » (Journal, 5 septembre 1820). Bien des années plus tard, le 23 décembre 1857, il note : « Jour de Sainte Victoire. Je l’ai laissé passer sans m’en apercevoir, car j’écris ceci le lendemain. Que d’années écoulées, que de chers objets disparus depuis que nous fêtions ce cher anniversaire ! » (Journal, 23 décembre 1857).

Les correspondances associées

  • Lettre à Henriette de Verninac, 13 novembre 1819

    13 Novembre 1819 | Eugène DELACROIX | Henriette de VERNINAC | ED-IN-1819-NOV-13-A

    À Madame VerninacPoste restanteÀ MansleCharente Paris, samedi 13 novembre 1819 Ce n’est qu’aujourd’hui, ma chère sœur, que nous pouvons t’écrire. Hier, ce n’était pas courrier, sans cela nous l’aurions fait. Nous sommes arrivés jeudi soir contre no ...

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  • Lettre à Henriette de Verninac, 22 décembre 1819

    22 Décembre 1819 | Eugène DELACROIX | Henriette de VERNINAC | ED-IN-1819-DEC-22-A

    À Madame VerninacPoste restante à Mansle.Charente. Mercredi 22 décembre 1819 Ma chère sœur, Ne voilà t-il pas une sotte difficulté de ces Messieurs de la caisse des artisans parcequ’on a omis sur ton certificat de vie de mettre après : Dame A.F.H. ...

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  • Lettre à Henriette de Verninac, le 13 janvier 1820

    13 Janvier 1820 | Eugène DELACROIX | Henriette de VERNINAC | ED-IN-1820-JAN-13-A

    À Madame VerninacPoste restante à MansleCharente.   Le 13 janvier 1820   Ma chère sœur, J’ai fait les commissions que tu m’as données. Je fus voir M. Boilleau pour lui demander s’il pourrait me compter le montant de la lettre de change qui n’éta ...

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  • Lettre à Henriette de Verninac, 24 février 1820

    24 Février 1820 | Eugène DELACROIX | Henriette de VERNINAC | ED-IN-1820-FEV-24-A

    À Madame VerninacPoste restante à MansleCharente Le 24 février 1820   Je m’empresse de te communiquer les offres faites à l’instant pour l’appartement1. Il paraît convenir à la personne, mais elle désirerait avoir les deux petites pièces du second ...

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  • Lettre à Henriette de Verninac, 12 février 1820

    12 Février 1820 | Eugène DELACROIX | Henriette de VERNINAC | ED-IN-1820-FEV-12-A

    À Madame VerninacPoste restante à MansleDépartement de la Charente Surplus du port de lettre payé par mon oncle : 9 francs 40 centimes.   Paris, ce 12 février 1820 Chère cousine1,   Vous avez raison de croire que j’ai toujours beaucoup d’amitié ...

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  • Lettre à Henriette de Verninac, 25 février 1820

    25 Février 1820 | Eugène DELACROIX | Henriette de VERNINAC | ED-IN-1820-FEV-25-A

    À Madame VerninacPoste restante à MansleCharente. Le 25 février 1820   Je crois que tu me boudes, ma chère sœur. J’ai vu dans une de tes lettres à Mme Lamey que tu étais très fâchée contre moi à cause de ma paresse. Le fait est que c’est bien indi ...

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  • Lettre à Henriette de Verninac, 6 décembre 1820

    06 Décembre 1820 | Eugène DELACROIX | Henriette de VERNINAC | ED-IN-1820-DEC-06-A

    à Madameà Madame VerninacPoste restante.à Mansle, Charente. 11 décembre Le 6 décembre 1820.   Je suis bien longtemps à te répondre, ma chère sœur : mais c’est que j’ai toujours tant de choses à t’écrire que ma pauvre mémoire frémit à chaque fois ...

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    18 Septembre 1818 | Eugène DELACROIX | Jean-Baptiste PIERRET | ED-ML-1818-SEPT-18-A

    A la maison des gardes de la forêt de la Boixe 1 le 18 septembre 1818 Il n’y a rien de plus facile, mon cher ami, que de promettre d’écrire et rien de plus difficile que d’écrire. Depuis près de quinze jours que je suis arrivé, je mène ici une vie ...

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  • Lettre à Jean-Baptiste Pierret, 23 octobre 1818

    23 Octobre 1818 | Eugène DELACROIX | Jean-Baptiste PIERRET | ED-ML-1818-OCT-23-A

    à la maison des gardes1 23 octobre 1818 J’ai reçu ta lettre hier soir seulement. Il y avait longtemps qu’on n’avait envoyé de messager à Mansle pour en retirer, et moi qui ne faisais attention qu’à ton silence, je trouvais bien long le temps qu’elle ...

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