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Biographie de MEISSONIER Jacques-Louis-Ernest (1815-1891)


Fils de commerçants d’origine lyonnaise installés à Paris, Ernest Meissonier est doté d’un talent précoce. Après un passage de quelques mois dans l’atelier de Léon Cogniet, il se forme principalement dans les années 1830-1840 par son expérience de la gravure sur bois en réalisant des vignettes pour le compte notamment de l’éditeur Curmer. Il expose au Salon dès 1834 mais y rencontre son premier succès en 1840 où il remporte sa première médaille avec Le Liseur (aujourd’hui disparu). Passant pour l’héritier des petits maîtres hollandais et flamands, refusant tout lyrisme (tant styliste qu’en matière de format), peintre « de genre en petit » -ainsi fut-il qualifié, Ernest Meissonier plut aux critiques d’art, et notamment à Théophile Gautier, sans doute le critique le plus lu et le plus influent, qui à chaque compte-rendu de Salon parlait de ses œuvres avec enthousiasme. Cela contribua très certainement à la gloire importante que le peintre connut de son vivant. Il eut de nombreux mécènes issus du monde des grands financiers pour qui posséder une de ses œuvres était un signe de prestige social et ses œuvres atteignirent rapidement une côte importante.

Ses sujets de prédilection dans la première partie de sa carrière, sont issus des XVIIe et XVIIIe siècles : fumeur, violoncelliste, gens occupés à lire ou à écrire, gentilshommes… traités avec une facture très soignée. En 1855, à l’issue de l’Exposition universelle où il expose neuf toiles, Meissonier est promu officier de la Légion d’honneur. En 1861, il est reçu à l’Académie des Beaux-Arts et en 1889 il est le premier artiste à avoir été promu au grade le plus élevé de la Légion d’honneur, celui de grand-croix.

Toutefois à partir des années 1848, s’efforçant de satisfaire à une ambition qu’il avait eu toute sa vie, être reconnu comme un peintre d’histoire, Ernest Meissonier se met à réaliser un certain nombre de tableaux s’inspirant de l’histoire contemporaine : Souvenir de guerre civile (musée du Louvre), Napoléon III à la bataille de Solférino (Compiègne, musée du château), Les Ruines des Tuileries (idem)... qui tous reflètent un amère constat plutôt qu’une empathie. A partir du Salon de 1864, il inaugure une seconde carrière de peintre de sujets militaires principalement napoléoniens.

Delacroix et Meissonier se connaissaient. Ils fréquentaient tous les deux les soirées organisées par le Club des Hachischins chez Fernand Boissard dans l’hôtel Pimodan, 17 quai d’Anjou (actuel quai Bourbon) à Paris, entre 1845 et avril 1849. Le 5 mars 1849, Delacroix note dans son Journal (éd. Hannoosh, t. I, p. 427-428) que Meissonier l’a emmené dans son atelier, situé juste à côté, pour lui montrer un dessin de la Barricade et d’autres choses, puis continue en discourant sur la distance froide du peintre face à l’évènement représenté ce qui l’amène à des réflexions d’ordre esthétique plus générales. Il semble en revanche apprécier la finesse d’exécution de ses œuvres. En février 1850, lors d’un dîner chez Meissonier, les deux peintres auraient même projeté de se rendre ensemble en Belgique et en Hollande. Delacroix va être un de ses rares partisans de la section de peinture à prendre sa défense pour son élection à l’Académie en 1860 (idem, p. 1370) et en 1861.

 


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