road_vous_etes_ici
Accueil > Documents > Index nominum

Index nominum

Biographie de DELECLUZE Etienne-Jean (1781-1863)

Peintre de formation –il fit son apprentissage dans l’atelier de J.-L. David et expose des tableaux au Salon à partir de 1808, Delécluze abandonne la peinture pour se consacrer à la critique d’art. Chroniqueur artistique de 1822 à 1855 au Journal des débats, il collabore également à L’Artiste et à La Gazette des Beaux-Arts. Familier du salon de Juliette Récamier, il rencontre le tout-Paris littéraire et rend compte également de la littérature et de la musique. Il prend également l’habitude de réunir chez lui les dimanches soirs un petit phalanstère d’amis -Albert Stapfer, Stendhal, Mareste, Mérimée Ludovic Vitet…- pour des lectures de Byron et de Shakespeare et parler littérature avec l’idée maîtresse qu’il doit y avoir une corrélation entre révolution politique et révolution littéraire.

Il publie, en 1855, David, son école et son temps -il décrit l’atelier où il fit son apprentissage- et, en 1862, Souvenirs de soixante années, témoignages précieux de son époque. Il est aussi romancier, traducteur de Dante et a laissé une série d’études sur la Renaissance italienne.

Face à Delacroix, le jugement de Delécluze est assez ambigu. S’il fustige bien souvent les tableaux que le peintre expose et qu’il ne peut lui pardonner sa propension à la laideur et à l’outrance, il lui reconnaît néanmoins un certain talent. En 1822, il juge très sévèrement Dante et Virgile qu’il qualifie de « vraie tartouillade » (Moniteur universel, 18 mai 1822) même s’il en reconnaît l’énergie du dessin et de la couleur et un certain talent. Deux ans plus tard, le critique frémit devant les Massacres de Scio et se demande si « dans l’exercice d’un art qui, en dernière analyse est fait pour plaire, le bon goût ou, si l’on aime mieux, le bon sens permettait qu’on exprimât des sentiments, des formes qui déplaisent, repoussent, font horreur » (Journal des débats, 1er septembre 1824) même si, à nouveau, il lui accorde une riche et vive sensibilité, de l’énergie, de la vérité d’invention, de la verve d’exécution et le don du coloris. Il trouve Delacroix bien meilleur dans ses décors et notamment au Salon du roi du palais Bourbon et la composition qui sut trouver le plus de grâce à ses yeux est sans conteste la Médée de 1838, sujet antique par excellence, comme il les apprécie, mais dont il loue aussi le coloris. Delacroix dans son Journal, le 31 mars 1853, à l’issue d’une soirée au Théâtre Italien, note avoir rencontré le critique des Débats : « qui m’a frappé sur l’épaule avec une amabilité qu’on n’attendrait guère d’un homme qui m’a peu flatté, la plume à la main, depuis environ trente ans qu’il m’immole à chaque Salon. »

 

Les correspondances associées

Aucun résultat ne correspond à votre recherche