Né en 1829, Lucien-Anatole Prévost-Paradol, en fait fils adultérin de Léon Halévy, entre à l’Ecole Normale en 1849 et y est immédiatement considéré comme un des esprits les plus brillants de sa génération. Après un bref séjour à Aix comme professeur de faculté, il entre au Journal des Débats et sa réputation de journaliste s’étend rapidement au-delà des frontières. En 1860, une condamnation à un mois de prison confirme sa gloire de journaliste d’opposition. Il entre à l’Académie française à trente-six ans ce qui suscita un scandale en raison de son jeune âge et de la faiblesse de son bagage littéraire. En 1868, il publie son œuvre maîtresse La France nouvelle qui est la somme de sa pensée politique. Croyant à une évolution libérale qui serait initiée par le gouvernement d’Emile Ollivier, Prévost-Paradol se rallie à l’Empire et accepte le poste de ministre plénipotentiaire à Washington. A peine débarqué, touché par les premiers désastres du pouvoir auquel il venait de se rallier, et notamment par la déclaration de guerre à la Prusse, mais aussi pour des raisons plus personnelles, il se suicide d’un coup de révolver, le 19 juillet 1870.