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Biographie de DELACROIX Charles-Henry, général, baron (1779-1845)

Militaire ; fils aîné de Charles Delacroix (1741-1805) et de Victoire Oeben (1758-1814), frère d’Eugène Delacroix.

Engagé dans la marine en novembre 1793, Charles-Henry entre dans la cavalerie comme sous-lieutenant au 9e régiment de Chasseurs à cheval en janvier 1799, puis passe lieutenant quelques mois plus tard lors de la seconde campagne d’Italie. Admis en janvier 1800 dans les Chasseurs à cheval de la Garde des consuls, il est promu capitaine en octobre 1800, après s’être distingué à Marengo (Piémont ; juin 1800). Il devient, le 6 juin 1805, aide de camp du prince Eugène de Beauharnais, l’accompagnant en Italie et participant à de nombreuses campagnes impériales. Fait colonel en décembre 1807, il passe, en août 1808, commandant du 9e régiment de Chasseurs à cheval. Gravement blessé à la cuisse lors de la campagne de Russie (juillet 1812), il est fait prisonnier de guerre en décembre 1812 jusqu’en juillet 1814. Promu général en 1815, il part à la retraite en mars 1816 après avoir obtenu le grade de maréchal de camp honoraire.
Nommé chevalier de la Légion d’honneur en juin 1804, officier en décembre 1807, puis commandeur en août 1812, il est fait chevalier de Saint-Louis en octobre 1814, et reçoit le titre de baron d’Empire par décret d’août 1809.

Eugène Delacroix portait une grande admiration et une vive affection à son aîné, son « bon Charles », qui fut son tuteur à la mort de leur mère. Il n’hésite pas à raconter les « exploits » de son frère, notamment le sauvetage de deux enfants de son village (cf lettre à Soulier, 31 janvier 1826), épisode qu’Eugène relaiera sur l’épitaphe de la tombe de Charles-Henry.
Ce dernier faisait des séjours ponctuels à Paris – comme le laisse entrevoir la correspondance d’Eugène – ne manquant pas de passer voir son cadet, qui se réjouit de ses visites (lettre à Soulier, 28 septembre 1827 : « Mon frère est venu à l’improviste passer huit ou dix jours à Paris […] Cela m’a causé une grande joie »). Eugène lui rend également visite lors de ses déplacements, au Louroux, près de Tours, où il s’était retiré à partir de 1817 (c’est lors de son séjour au Louroux d’août-septembre 1822 qu’Eugène débutera son Journal), et à Tours même, où Charles-Henry louait un appartement avec sa femme, à partir de 1828.
Les rapports de Charles-Henry avec sa sœur Henriette étaient, en revanche, à la suite de problèmes de succession (concernant la propriété de Boixe notamment) et de son mariage avec Anne-Adélaïde Girardot, « fille d’auberge » (6 juin 1825), conflictuels. À ce propos, Eugène écrit à Henriette « Je suis bien affligé des tristes affaires qui éloignent ainsi les familles » (28 juillet 1820), « J’ai été bien peiné de voir que tu n’avais pas cru devoir répondre à la lettre que mon frère t’avait écrite […] [jointe à une lettre d’Eugène, 2 août 1822], j’en avais espéré un retour et une réconciliation qui aurait fait mon plus grand bonheur » (12 septembre 1822).
À la mort de son frère, survenue le 30 décembre 1845 à Bordeaux – où Charles-Henry s’était installé en 1840 –, Eugène écrit à son cousin Berryer : « Vous estimiez son noble caractère et vous comprendrez tout ce que je perds ; car il est mon dernier parent aussi proche et presque mon dernier ami » (6 janvier 1846). À George Sand il écrit : « je suis arrivé trop tard, j’ai trouvé mon frère, mon héros, froid et insensible […] il faut bien que vous héritiez d’une bien grande partie de l’amour que j’avais [pour] mon héroïque frère » (25 janvier 1846). Dans la même lettre, il fait mention du monument qu’il envisage de dresser au cimetière bordelais de la Chartreuse. Eugène y avait acheté une concession pour réunir les sépultures de son frère et son père (mort dans la même ville en 1805) : « il était temps que j’arrive pour faire honorer ce cher ami comme il le méritait. Je l’ai conduit dans le même lieu où notre père a été enseveli il y a 40 ans […] j’ai imaginé quelque chose que je crois simple et convenable et qui sera exécuté avant la fin de l’été ». L’exécution du tombeau conçu par Eugène fut confiée à l’architecte bordelais Alexis Roché – qui s’occupait également de la succession de Charles-Henry, son ami. Eugène rédigea également l’épitaphe gravée sur la dalle (cf à ce propos lettre à Roché du 15 février 1846).

On connaît plusieurs portraits de Charles-Henry exécutés par son frère Eugène, dont une huile sur panneau le figurant allongé derrière sa maison du Louroux (vers 1820-22 ; collection particulière), et un dessin à la mine de plomb conservé au musée Delacroix (MD1970-1 ; années 1840).

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    25 Février 1822 | Eugène DELACROIX | Henriette de VERNINAC | ED-IN-1822-FEV-25-A

    28 Fev [en haut de l’adresse, en sens inverse]   À MadameMadame VerninacPoste restante.À Mansle.Charente 2 = 10 [sur le côté gauche]   Le 25 fevrier 1822. Ma chère soeur,   Je suis étonné qu’en me demandant ce qui fait le sujet de ta derni ...

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