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Biographie de GIRODET de ROUCY-TRIOSON Anne-Louis (1767-1824)

Peintre français, élève de David.

La relation de Delacroix à Girodet doit se lire à l’aune de la remise en question des codes et des aspirations de la génération issue des ateliers successifs de David, par la génération suivante. Elle a sa scène, théâtrale, décrite par Delécluze, lors de l’enterrement de Girodet, le 13 décembre 1824, au milieu de l’aréopage presque complet des principaux artistes et écrivains de l’époque. Delacroix, qui a présenté cette année-là au Salon son Tasse dans la prison des fous et les Massacres de Scio, y est présent, entouré de Vernet, Scheffer et Sigalon. Il y assiste à une vive attaque de la génération romantique par Gros, érigé en dernier héritier de l’école davidienne : « bientôt on voudra nous faire croire qu’un morceau de toile sur lequel on a barbouillé de la couleur pendant quinze jours est un chef d’œuvre digne de consacrer la mémoire d’un prince ! » (Delécluze, p. 63).

Le jugement de Delacroix sur l’œuvre de Girodet sera, en retour, sevère. Quelques mois avant la mort de ce dernier, évoquant dans son Journal la Scène de déluge (1806, Paris, Louvre) alors exposée au Luxembourg, le peintre se fait péremptoire : « Je me suis étonné de l’incorrection de Girodet, particulièrement dans son jeune homme du Déluge. Cet homme, au pied de la lettre, ne sait pas le dessin » (3 mars 1824, Hannoosh, t. I, p. 123). La même année, Delacroix compose des vers ironiques sur le Pygmalion et Galatée (1812, Paris, Louvre) :

« Vis donc ! Respire donc ! Qu’attends-tu, Galathée ?
Pudique nymphe, anime-toi.
L’existence en ton corps semble s’être arrêtée :
N’est-ce qu’un pâle albâtre ou la chair que je voi [sic]?
Mais non : arrête encore, soulève ta paupière,
Vois pour qui l’on t’arrache à la profonde nuit ;
Vois, dans tes lents progrès, ce gros œil qui te suit ;
Si c’est là ton amant, autant rester de pierre.
Tu fais vivre un rocher, malin enfant d’amour ;
Mais cet amant de glace, il veut vivre à son tour.
Il n’est encore que de matière ;
Est-ce une illusion ! Le spectateur transi,
Chef d’œuvre, en t’admirant, sent changer sa nature.
Voilà que je m’endors : me voilà marbre aussi !
ô puissance de la Peinture ! »

Il réalise cependant un croquis d’après la Révolte du Caire (Paris, Louvre). De nombreuses années plus tard, en 1857, au moment de juger de « l’exécution et son importance » il se montre critique à l’égard du style de David et de ses élèves, tout en reconnaissant à Girodet « de la grandeur, de la fougue, du pathétique ». Néanmoins, selon le peintre du Sardanapale « dans cette peinture, l’épiderme manque partout » (Hannoosh, t. I, p. 1107).

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