On connaît peu de choses sur la vie de Léger-Chérelle, peintre né en 1816 à Versailles et qui collabora avec Delacroix à la décoration de la bibliothèque du Luxembourg. Il débute au Salon en 1841 et expose régulièrement des natures mortes, principalement des tableaux de fruits, et des peintures de genre jusqu’en 1872. C’est toutefois à propos d’un tableau religieux, le Martyre de sainte Irène, que Baudelaire en parle dans sa critique du Salon de 1846.

Gustave Lassalle-Bordes raconte brièvement dans une lettre à Philippe Burty de quelle façon il assista Delacroix dans la décoration de la bibliothèque du Palais du Luxembourg et comment il fut renvoyé (lettre du 20 juin 1879). Lassalle-Bordes aurait prié Delacroix de faire appel à Léger-Chérelle, au printemps 1840 pour la décoration de la coupole du Luxembourg. Lassalle-Bordes en parle comme de son ami et le décrit comme « bon et honnête garçon, peu lettré ». Il aurait notamment à cette occasion exécutée l’ébauche du pendentif représentant Socrate et le démon. Lorsque les échafaudages de la coupole furent retirés, on s’aperçut que les figures étaient placées trop haut et devaient toutes être abaissées de 70 cm. Delacroix prit pour excuse ce contretemps pour renvoyer Léger-Chérelle alors que, toujours selon Lassalle-Bordes, l’erreur était imputable à Delacroix qui aurait mal apprécié la taille de la corniche.